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Horteur, maquis de résistance en 1944 en forêt d'othe

#ChallengeAZ

H comme Horteur, H comme Hommage

En ces temps troublés, j'ai voulu rendre à ces hommes courageux du village des mes ancêtres qui se sont engagés dans la résistance contre l'occupation nazie. Certains ont payé leur implication de leur vie parfois ou bien ont été déportés. J'ai rassemblé des témoignages de cette époque. Certains feront l'objet d'un autre article dans ce blog car ils le méritent. Là j'ai simplement voulu évoquer et rendre hommage au maquis Horteur installé dans les bois du Fays, à proximité de mon lieu de vie. 


Le Fays en zone occupée

Le Maréchal Pétain forme un nouveau gouvernement et obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. Le 22 juin 1940, la France signe l'armistice avec l’Allemagne. Les Allemands mettent en place toute une série de mesures pour limiter sur le territoire la circulation des personnes et des marchandises et le trafic postal entre deux grandes zones délimitées par la ligne de démarcation qui sépare la zone sud où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands. L'Yonne, département rural, peu densément peuplé mais parcouru par d’importants axes de communications est en zone occupée.


Rencontre Pétain-Goering à la gare de Saint-Florentin en 1941

La Wehrmacht à Turny
 

Des soldats de la Wehrmacht s’installent dans le café du bourg de Turny et font flotter le drapeau nazi. Ce sera le cas dans les différents villages alentour. (souvenir : Famille de Patrick Moreau). Le Frontstalag 150, camp de prisonniers géré par les Allemands est créé à Saint-Florentin. Les gares des villes d’Auxerre, Sens, Joigny et 15 autres communes sont bombardées par les Allemands début juin 1940 causant de nombreux dégâts et morts.



Maquis de Libération-Nord

Après le choc de l'invasion et de l'occupation allemande qui entraîne des réquisitions massives de produits agricoles et du cheptel ainsi que des réquisitions de main d’œuvre, la résistance de l'Yonne s'organise difficilement. Le mouvement Libération-Nord se développe dans l’Yonne, de juin 1943 à septembre 1944. La forêt d’Othe et les villages aux alentours du Fays sont directement impliqués dans le conflit. Arrivé dans l'Yonne durant l'été 1943, Jean Chapelle dit "Verneuil ", devient responsable militaire de Libération-Nord. Il s'agit de créer un puissant maquis qui devienne une unité combattante, intégrée dans les plans stratégiques de la libération du territoire.


Résistance autour du Fays



Les maquis de l'Yonne en 1944

La région choisie est la partie centrale de la forêt d'Othe, autour de Chailley, à la limite des départements de l'Yonne et de l'Aube. Le 12 juin 1944, les maquisards s'installent provisoirement dans le bois des Fourneaux, près du hameau du Vaudevanne. Le nouveau maquis reçoit le nom
 de « Horteur » en hommage aux deux frères Horteur du maquis de Mont Saint Sulpice fusillés le 23 décembre 1943. Emile Laureillard, adjoint de
 "Verneuil ", prend le commandement du maquis. Le 22 septembre 1943, il est cantonné dans les bois du Fays en attente d’un parachutage destiné à ravitailler le maquis (témoignage Maurice Mulot). L'objectif du maquis Horteur est de créer une
" forte base de ravitaillement et d'armement ". Georges Mulot, patron de la laiterie de Chailley, organise le ravitaillement et son domicile sert de 
"boîte aux lettres ". Son fils Maurice est arrêté le 22 septembre 1943, sur dénonciation, pour avoir ravitaillé le maquis Horteur. Il est déporté et libéré par les Russes en 1945. Raoul Dubois, qui fut maire de Turny, fait partie des résistants du mouvement Libération-nord (Musée de la Résistance).

La répression allemande


La Wehrmacht mène une attaque d’importance contre les maquis de la forêt d’Othe le 20 juin 1944. Arces est investi par les Allemands le 22 juin 1944 qui trouvent des armes et arrêtent 7 personnes. Le 23 juin 1944, 17 jours après le débarquement des Alliés en Normandie, 3000 Allemands s'en prennent au groupe Horteur. L'avant-veille, le chef de la Gestapo de l'Yonne était arrivé inopinément au Vaudevanne pour y arrêter le Commandant Verneuil qui avait juste eu le temps de s'enfuir et gagner les bois. Par contre, plusieurs maquisards seront abattus ou torturés et 29 otages emmenés à la Gestapo à Auxerre. Une stèle a été installée au Vaudevanne en souvenir de ce massacre. 

Le maquis Horteur en forêt d’Othe

Le ravitaillement des maquisards s’effectue auprès de fermes attitrées et en particulier celle de la famille Mathieu à la Rue-chèvre. Le 23 juin 1944, sur la route du hameau de la Rue-chèvre à la Coudre, Marcel Mathieu, fermier, et son fils Maurice ainsi que Henri Bourgoin sont fusillés par les allemands pour avoir aidé un groupe de résistants. Une plaque est posée en leur mémoire. Le même jour, les allemands investissent Chailley, rassemblent les habitants et 29 otages devant un mur de la rue des fossés. Ils massacrent 4 chaillotins et 3 maquisards prisonniers de Saint-Mars-en-Othe. Le maquis Horteur est l'objet d'une attaque importante, dans le cadre d'un plan d'action de la Wehrmacht qui a pour objectif d'anéantir tous les maquis de la forêt d'Othe afin qu'ils ne puissent menacer les liaisons nécessaires avec le front de Normandie. (Joël Drogland, " le maquis Horteur ", in CD-ROM La Résistance dans l'Yonne, AERI, 2004).

La libération


Saint-Florentin et les villages alentours sont libérés le 23 août 1944 par les FFI avec l’appui de la 3ème  armée américaine venant de Normandie. Le 4 septembre 1944, le département de l’Yonne est entièrement libéré.


Jules GOULVIN Maréchal-Ferrant


Mon voisin et ami Régis GOULVIN vient me voir avec des registres comptables de son grand-père qui était Maréchal-Ferrand dans le village du Fays. Il me raconte ses souvenirs d'enfant et aimerait en savoir plus sur sa famille. 

Livres de compte des GOULVIN-GOBRY, Maréchal-Ferrand au Fays

Jules Léon GOULVIN est l’arrière-grand-père de Régis.  Il sait qu'il est né à Coulours.
Me voici partie à la recherche des actes numérisés et je trouve un Jules GOULVIN,  né le 18 mars 1875 à Coulours. Il est indiqué que son père Pierre GOULVIN est déjà Maréchal à Coulours.  
Acte de naissance de Jules Goulvin à Coulours 89




J'ai de la chance car sur l'acte de naissance est mentionné la date de son mariage le 25 avril 1900, avec Hortense Gobry née en 1879 à Turny.


Voici son acte de mariage


Acte de mariage Jules Goulvin et Hortense Gobry à Turny Yonne


Une photo de son mariage est prise en 1920, devant la maison familiale située Grande rue au Fays (actuelle rue des puits) m'est confiée par son petit-fils Régis qui s'est plongé dans tous ses cartons,  motivé par ces premières recherches. C'est une bien belle découverte que cette jolie photo de famille. Elle est en très bon état et tous les participants se présentent sous leur meilleur jour. Incroyable cette photo est prise devant la maison familiale que Régis habite aujourd'hui. Quelques larmes sont vite essuyées de ses yeux quand il m'apporte cette relique.

Photo de Mariage GOULVIN-GOBRY 1920


Jules GOULVIN
Hortense GOBRY

Je découvre les visages des grands-parents et arrières grand-parents de Régis et mes recherches prennent chair.

J'ai trouvé trace, dans le recensement de 1911 du hameau, le nom de Désiré GOBRY, Maréchal. Jules va donc s'installer au Fays où il exercera son métier avec son beau-père. Régis se souvient que sa fonction principale est de ferrer les chevaux. Il prépare aussi le ferrage des roues des charrettes et fabrique des outils en métal sur sa forge. Le père d’Hortense, Désiré GOBRY est donc lui aussi maréchal-ferrant domicilié au Fays, comme le confirme cet extrait de papier journal tiré des archives de Régis. 


M. GOBRY exerce également le métier de Taillandier comme l’indique une lettre qui est adressée avec une facture de son fournisseur en date de 1910. 


Le Taillandier est un forgeron spécialisé dans la confection des outils tranchants consistant à fabriquer des ciseaux, cisailles, haches...

Livre de comptes 1905...Belle écriture

Comme quoi, les cartons rangés dans les greniers, les caves, les granges recèlent des trésors de famille ! Et des émotions oubliées qui ressurgissent !





Trouvaille au vide grenier


Le père des mes enfants a découvert, dans un vide grenier, un encadrement avec la reproduction d’une carte postale de la grande rue du village de Chailley dans l’Yonne, le village de mes ancêtres. 

Tableau déniché au vide grenier


Trouvaille du vide grenier
Cette trouvaille a été faite à 800 km de Chailley, dans le sud-ouest de la France.


Carte postale de Chailley datée de 1908


Carte postale de la grande rue de Chailley - Yonne - 1908



Erreur chronologique


Au bas de ce tableau est inscrit le commentaire suivant : "Bon de commande envoyé par Marcel Bourgoin Boucher à Chailley, à Monsieur Villain, Boucher à Linan, le 24 mars 1908".



Il est impossible que Marcel BOURGOIN ait écrit cette carte postal. Marcel, mon grand père, né le 27 mars 1905 n'avait que 3 ans en 1908, la date d'envoi de ce courrier. Il s'agit donc de son père Etienne Alphonse BOURGOIN, qui a créé sa boucherie à Chailley.



Texte écrit par mon arrière grand-père

Est reproduit le dos de cette carte postale. Et là surprise ! Il s’agit bien d’un texte écrit par Etienne, Alphonse BOURGOIN, mon arrière grand-père, Boucher à Chailley. 


Ecriture d'Alphonse BOURGOIN, mon arrière grand-père

Il passe commande à M. VILLAIN, Boucher à Linant, commune de Turny située à quelques kilomètres. « Si nous n’avons pas réponse jeudi matin nous compterons sur vous pour 1/9 veau que vous nous amenez. Si vous ne pouvez pas répondez demain sans faute Bourgoin ». 

La carte postale est datée du 24 mars 1908. Alphonse, né le 29 novembre 1876 à Saint Julien du Sault Yonne,  avait 32 ans lorsqu’il a écrit cette carte.


Comparaison de signature

J'ai cherché à vérifier la signature d'Alphonse BOURGOIN en la comparant avec celle qu'il a apposé sur son acte de mariage avec Berthe GODARD en date du 2 mars 1903. J'ai trouvé des différences entre ces deux signatures. Je ne suis pas graphologue pour certifier de façon qu'il s'agit du même signataire. 


Signature sur l'acte de mariage de 1903

Signature sur la carte postale de 1908


Belle trace familiale due au hasard


J’ai été très touchée de lire sa belle écriture penchée que je ne connaissais pas. Une belle trace familiale dénichée par hasard dans un vide grenier…


Etienne Alphonse BOURGOIN

La boîte de Gisèle : photos et lettres de la grande guerre


Ma voisine Gisèle vient de m'apporter une boite en carton. Elle me l'a ouvert avec précaution. 
Elle l'avait conservé avec précaution car c'est sa mère Olga qui lui a transmis.

Boite de Gisèle



On y découvre des lettres et des photos, souvenirs du père d'Olga, Mort pour la France comme Poilu pendant la guerre de 14/18.

Sachant que je m'intéresse à ces recherches, que j'ai rédigé un article sur les Poilus de ma commune dans le journal municipal, que j'ai initié une conférence et une exposition le village de mes grands-parents (décèdés), elle me confie ces témoignages touchants d'un paysan emporté par la Grande Guerre.


J'ouvre la boîte de Gisèle

A moi, maintenant de jouer :
  1. Déchiffrer les lettres écrites au crayon de papier
  2. Retrouver le registre matricule de Fernand
  3. Relire les JMO
  4. Comprendre pourquoi son nom n'apparait pas le Monument aux morts de la commune
  5. Trouver son lieu de décès
Et plein de questions. à résoudre....

Je suis contente pour elle et ses enfants de partir à la recherche de son ancêtre qu'elle n'a jamais connu.

Mon enquête commence.... A suivre













Histoire de la construction du Monument aux Morts de la commune de Chailley

Toutes les nations qui ont participé à la Grande Guerre ont éprouvé le même désir de fixer dans la pierre et le bronze le souvenir de ce conflit. Chaque commune ou presque, veut avoir le sien.

MONUMENT DU SOUVENIR
Jusqu’ici, les monuments étaient érigés à la gloire des princes, des puissants, des chefs de guerre. Pour la première fois, on voit apparaître, au centre de l’espace public, des monuments élevés pour rendre hommage à de simples soldats, à des hommes dont, jusque-là, on faisait peu de cas dans les guerres et les batailles. Bon nombre de communes rurales ne possédaient jusque-là d’autre monument que leur église. Les monuments aux morts sont, pour la plupart des communes rurales, le premier monument digne de ce nom qui soit érigé par tous et pour tous. 


CHAILLEY REND HOMMAGE A SES SOLDATS MORTS AU COMBAT
Chailley, qui a perdu 33 hommes dans les combats de la guerre de 14/18, souhaite rendre hommage à ses Morts pour la France. Les registres municipaux  permettent de retracer l’historique de la construction du Monument aux morts de la Commune, érigé sur la place de la Mairie. Seront ajoutés les noms des Morts pendant la Guerre de 39/45. 


Plaques commémoratives à Chailley en 1918

 A LA MAIRIE EN 1918
Dans sa délibération du 13 septembre 1918 approuvée par le Préfet de l’Yonne, le Conseil municipal de Chailley dirigé par M. le Maire BRUNAT vote la création d’une plaque commémorative destinée aux Morts pour la France. Elle sera réalisée par M. PLANSON, Marbrier à Saint Florentin. Le modèle est une plaque de marbre blanc ornée d’une palme de bronze et d’une croix de guerre.


L’INSCRIPTION DES NOMS
Les noms et  prénoms de nos glorieux morts y seront gravés en lettres dorées en suivant l’ordre alphabétique. Le prix de revient posé est de 500 francs et le travail livré le 20 octobre 1919. Cette plaque est installée dans le hall de la Mairie de Chailley.  S'appuyant sur l'esprit de la loi du 25 octobre 1919, un usage s'est imposé, depuis la Première Guerre mondiale, comme référence pour les décisions municipales en la matière : l’'inscription d'un nom se justifie pleinement lorsque le défunt, décédé au cours d'une guerre ou d'opérations assimilées à des campagnes de guerre, est titulaire de la mention "Mort pour la France", et est né ou domicilié légalement en dernier lieu dans la commune considérée. Le nom de Georges GOURMAND disparu en 1914 n’apparait pas sur cette plaque alors que son nom est inscrit sur le monument aux morts. Cela peut s’expliquer du fait que son décès ne sera officiel qu’en 1920, soit 2 ans  après la décision du conseil municipal.

A L’EGLISE

Plaque commémorative 14/18 dans l'église de Chailley

Dans l’église de Chailley, la «Paroisse reconnaissante» a érigé une stèle aux enfants de Chailley morts pour la France de 1914 à 1918. 31 noms sont cités. Certains ne sont pas inscrits sur le monument aux morts.  En 1914, il manque les noms de 3 Poilus : Georges GOURMAND, Gustave DAROZ, Pierre LEDOUX. Une erreur est à noter : Emile MOREAU est déclaré mort en 1914 alors que sa fiche matricule indique qu’il est mort en 1916.  En 1915, ne sont pas cités André PASTIAU, Gustave RATON ni  Henri TROMPAT inscrits sur le monument aux morts. Est ajouté, par contre, le nom de Marcel GUILLEMOT qui est né à Boeurs en Othe. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de cette Commune.  Il a été toutefois recensé en 1911 comme habitant Chailley. En 1918 , apparait aussi le nom  de son frère André GUILLEMOT. En 1916, le nom de Emile MOREAU est absent. Seul René RATON est mort en 1916 alors que son père Gaston RATON est décédé en 1915. Il y a donc une erreur de date. Est cité Arthur PASTIAU que l’on ne retrouve sur aucune liste de Morts pour la France pendant la 1ère guerre mondiale. Il s’agit vraisemblablement de André PASTIAU mort en 1915.

A LA CHAPELLE
Une plaque est apposée dans la Chapelle du Haut Bouton, dite Chapelle de la Bonne Mort.


La décision de construction en 1919

CREATION D’UN COMITE LOCAL POUR L’ERECTION D’UN MONUMENT AUX ENFANTS DE CHAILLEY
Le 14 septembre 1919, le Maire rend compte qu’un comité local s’est constitué pour l’érection d’un Monument aux enfants  de Chailley Morts pour la France. Le conseil est désireux de rendre hommage à ceux qui sont tombés en combattant pour la victoire du droit et de la liberté. Le conseil sollicite M. le Préfet de bien vouloir faire les démarches pour provoquer le décret autorisant l’érection d’un monument sur une des places de Chailley. Une première subvention de 4500 francs est votée.

APPROBATION DE l’ERECTION DU MONUMENT AUX MORTS PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Le 22 novembre 1919, le Maire porte à la connaissance du Conseil que par décret du 10 novembre 1919, M le Président de la République, Raymond POINCARE a  approuvé la délibération du conseil municipal ayant décidé l’érection du Monument aux Morts. Le 3 avril 1920, le conseil municipal nomme une commission chargée de l’érection du Monuments au morts composée de :

Gustave BRUNAT, Maire, 
Gustave MOREAU, adjoint,
Cléophas GARNIER, 
Félix COMPAGNON, 
Jean TROMPAT,
Paul DELAGNEAU,  
Paul DUPRESSOIR,
Alphonse BRUNAT, conseillers municipaux. 

LE TRANSPORT DES CORPS
Le 14 novembre 1920, le conseil municipal décide de prendre à ses frais le transport à Chailley des corps  de militaires morts pour la France et ramenés au pays. Ce transport sera effectué d’après le tarif accordé au conducteur du corbillard. Un crédit de 100 francs est voté.

CARRE DES ENFANTS AU CIMETIERE
Le conseil décide d’affecter, à la sépulture des morts pour la France dont les parents habitent Chailley, des concessions perpétuelles dans le cimetière de la Commune appelé Carré des enfants. Sont inhumés dans ce carré militaire les corps des soldats qui ont été restitués aux familles. Cette pratique s’est développée dans la plupart des cimetières. 

Le choix de l’emplacement en 1922

Le 26 novembre 1922, le conseil municipal décide de réserver deux emplacements pour l’érection du monument aux morts :

1.  la place des bâtiments Mollevaux

2. le mail situé sur la route le long des murs des jardins Rousseau et Raoul.

Le conseil, soucieux de concilier de toutes les opinions décide de consulter par un vote des familles des morts pour la France.Le 17 décembre 1922, le vote a lieu et est dépouillé. Il y a 23 votants. Les résultats donnent  15 voix pour le mail, 7 pour place de bâtiments Mollevaux, 1 nul.

LE CHOIX DE L’ARCHITECTE
Le 19 février 1923, le conseil décide de confier à M. HODRY, Architecte,  l’exécution du monument aux morts. Le 21 mars 1923, le Maire expose les raisons qui le font écarter le mail pour l’installation du Monument. A cet endroit, selon l’architecte, le monument ne bénéficiera d’aucune perspective. L’endroit le plus qualifié serait la place de la Halle. Il est proposé de transporter la Halle sur le terrain des bâtiments Mollevaux et d’ériger le Monument à l’emplacement de la Halle. Le conseil se range à cet avis étant entendu que la Halle sera édifiée de la même manière qu’elle est actuellement.

LE CHOIX DU MODELE
M HODRY soumet au conseil  plusieurs modèles de monuments et le conseil fixe son choix sur une pyramide surmontée d’une stèle en granit des Vosges, polie sur les 4 faces. 
La hauteur du monument sera de 4,50 m et entouré d’une grille, dont la réalisation est confiée à M Fernand DANTON habitant la commune pour un montant de 3000 francs. 
Le devis est de 20 500 francs, monument posé.

LA VENTE DE LA HALLE

Halle de Chailley en 1920

Le 3 juin 1924, le conseil municipal abandonne le projet de déplacement de la Halle et décide de la vendre sur pied avec un délai d’enlèvement de 15 jours après adjudication. La halle sera vendue en morceaux, tuiles, bois, aux acheteurs. Dans le budget additionnel de 1924, il est inscrit la vente de la halle pour 2000 francs.Le conseil municipal décide de construire une halle neuve sur l’emplacement des bâtiments Mollevaux confiée à M MILLET, Charpentier à Chailley d’une taille de 8 m de large pour une somme de 9600 francs. Elle ne sera jamais reconstruite.


LE DON DU MAIRE BRUNAT

Le 12 octobre 1924, M. BRUNAT, Maire, n’ayant pas de descendants, fait don à la commune de sa rente perpétuelle de 25 francs pour invalidité, contractée au service commandé dans les tranchées pendant la dernière guerre, à condition que celle-ci serve exclusivement à l’entretien du monument élevé à la mémoire des enfants de la commune morts pour la France.
LES AIDES DES DEMOBILISES 
Le 9 avril 1925, les démobilisés offrent leur concours financier pour apposer une palme sur le monuments aux morts qui est la reproduction de la palme offerte par la ville de Paris et déposée à l’Arc de Triomphe.

Elle portera en relief l’inscription « les démobilisés de Chailley ». 

Le coût est de 1200 francs.




L’inauguration en 1926

Monument aux Morts de Chailley en 1930


Le 4 juillet 1926, le Maire propose l’inauguration officielle du Monument aux morts. Les membres expriment leur admiration et leur reconnaissance aux héros de la grande guerre. Depuis 1926, le Monument aux Morts de Chailley est installé au centre du village. Le monument aux morts est un bien communal et relève de la compétence de la municipalité.

CEREMONIES COMMEMORATIVES

Monument aux Morts de Chailley en 2014

La fonction de cet édifice est de rassembler la population autour du souvenir de ceux qui ne reviendront plus vivre dans la cité, faisant ainsi participer la commune au travail de deuil des familles. Graver les noms des morts revient à donner à ceux-ci un peu de cette gloire dont sont  parés ceux qui se sont sacrifiés pour la France. Le Monument aux morts a vu s’ajouter les noms des enfants de Chailley Morts pour la France dans les autres conflits.

LE 11 NOVEMBRE
La journée du 11 novembre a été instituée par la loi du 24 octobre 1922 comme « journée nationale pour la commémoration de la victoire et la paix ». Jour d'hommage et de recueillement, elle donne lieu chaque année à des cérémonies commémoratives devant les monuments aux morts des communes de France. La loi du 28 février 2012 élargit la portée à l'ensemble des morts pour la France. 

C'est donc la reconnaissance du pays tout entier à l'égard de l'ensemble des Morts pour la France tombés pendant et depuis la Grande Guerre qui s'exprime aujourd'hui, particulièrement envers les derniers d'entre eux, notamment en opérations extérieures. 



Noms des Poilus MPF de Chailley
Noms des Poilus de Chailley MPF








Sources
Registres des conseils municipaux de 1918 à 1930 (Mairie de Chailley)














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