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TURNY au Moyen-âge

TURNY au Moyen-âge

 Le bourg médiéval de Turny





Carte napoléonienne du Bourg de Turny en 1811 indiquant les
emplacements des fossés ceinturant les anciennes fortifications


Au Moyen-âge, presque toutes les terres sont détenues par des seigneurs. Les empreintes du passé témoignent que Turny est un bourg conçu au moyen-âge pour se protéger et organiser sa défense. Ses fossés, sa motte féodale, ses palissades de bois, ses enceintes fortifiées, ses murailles, ses tours de défense complètent et renforcent le dispositif de protection contre les attaques ennemies. On peut pénétrer à l'intérieur du bourg par deux portes d'enceinte équipées de pont-levis. L'une des portes est située à l'ouest coté Bas-Turny. La seconde est à l'est, rue du Pont maillet appelée Grande rue aujourd'hui, en direction des Varennes.


L’origine de la seigneurie


La seigneurie est une institution médiévale qui assure l’encadrement économique et judiciaire des populations par un seigneur. C’est un ensemble de propriétés foncières, de droits et de redevances. Les premiers documents exploitables sur la seigneurie à Turny datent du 12ème siècle. Le possesseur d'une seigneurie porte le titre de Seigneur.  Il peut être un individu, dans la grande majorité des cas un ressortissant de la noblesse, mais aussi une personne morale comme une institution ecclésiastique telle qu'une abbaye, un chapitre cathédral, canonial ou un ordre militaire.  Le pouvoir du seigneur s'exerce par divers intermédiaires dont le plus important est le Bailli. Le souverain peut aussi être seigneur. Les seigneuries qu'il possède forment le domaine royal. Le seigneur est le propriétaire direct des biens fonciers de sa seigneurie. Les modes de la détention de la seigneurie varient :
elle peut être tenue en fief c'est-à-dire conférée par une personne à une autre en échange de services
ou en alleu sans aucune dépendance.

Turny ressort du Baillage de Sens
 

Le Baillage de Sens est l’un des premiers domaines à être réuni à la Couronne en 1015 et y est installé un Bailli royal. Avant la création du Bailli royal de Troyes, en 1300, une partie du Comté de Champagne est soumise à la juridiction de Sens. En 1314, Louis X dit le Hutin ordonne par Lettres que Turny qui dépend de la prévôté de Saint-Florentin, ressort dorénavant du Baillage de Sens. (Ordonnances des Rois de France - Volume 12 Imprimerie royale 1777)


Les droits seigneuriaux



Chaque seigneur dirige une seigneurie. On désigne par droit seigneurial les avantages et responsabilités attribués au seigneur français par la détention d'une seigneurie. La seigneurie confère au seigneur un droit symbolique, fiscal et judiciaire sur les terres et sujets de son domaine. La seigneurie a donc un rôle hiérarchique, de représentation du Roi et de l'ordre mais aussi celui de faire vivre, voire d'enrichir le seigneur. Elle comprend deux parties :
1. La réserve (c’est son domaine) que le seigneur garde pour lui.
2. Les tenures (terres qu’il loue aux paysans en échange de corvées, et de redevances). Il y dispose de nombreux pouvoirs : il commande, protège, juge, administre.

Les seigneuries rapportent de l'argent au Seigneur par les impôts qu'il peut y lever, en particulier :
Le cens, redevance foncière perpétuelle due par le paysan qui reconnaît sa sujétion au seigneur. La valeur du cens est immuable. Il est réglé en argent ou en nature.
Le surcens, tentative seigneuriale d'accroître le cens, généralement faible.
Le champart, prélèvement en nature effectué par le seigneur sur les terres en culture, le plus souvent sur les céréales, en moyenne une gerbe sur huit.
Les droits casuels, droits d'un seigneur sur les profits occasionnels de son fief.

La seigneurie confère l'obligation de rendre la justice seigneuriale dans les affaires civiles comme dans les affaires criminelles. Par les ordonnances judiciaires de 1670, la seigneurie est responsable selon les lieux de :
3. La basse justice, pour les sommes inférieures à 3 livres tournois.
4. La moyenne justice qui permet également d'infliger des amendes.
5. La haute justice qui inflige des peines infamantes, afflictives ou mortelles. Cette justice est dans la compétence des juridictions royales.

La justice seigneuriale est rendue par des officiers ou des magistrats seigneuriaux dont le titre varie selon les cas et les usages comme les procureurs fiscaux, les viguiers, les bayles, les juges, les prévôts. Les seigneurs, avec droit de basse et moyenne justice, peuvent afficher leurs armoiries. Ceux de haute justice peuvent afficher en plus les fourches patibulaires ou planter un pilori, symboles de justice. Les seigneurs ont droit de prééminence d’église qui leur permet de bénéficier de places réservées et de différents droits honorifiques :

Patronage : au haut Moyen-âge, de nombreux seigneurs s’adjugent le droit de désigner les desservants des églises.
Droit de banc ou d'escabeau avec accoudoir dans les stalles.
Droit à une tombe dans le chœur.
Droit aux armoiries dans les vitraux ou sculptées sur la façade de l’église.
Droit de litres lors des enterrements. On entend par le terme litre, une bande noire, peinte en forme de lé de velours sur les murs d'une église en dedans ou en dehors, sur laquelle on reproduit les armoiries des patrons et des seigneurs hauts justiciers, après leur décès.

C’est le cas à l’intérieur de l’église de Turny où une litre seigneuriale noire est peinte sur les murs de l’église, des stalles seigneuriales sont encore visibles et au moins une tombe est placée dans le chœur.

La vie des paysans au Moyen-âge



Durant mille ans, dans toute l’Europe médiévale, neuf  hommes sur dix sont des paysans et ils travaillent toute leur vie pour un seigneur. Comme nous l'avons vu précédemment, la terre appartenant au seigneur est divisée en deux parties :

La réserve domaniale : du latin dominus (maître). En plus du château ou de la résidence seigneuriale, elle comprend les champs, les vignes, les pâturages, les forêts, les terrains de chasse du seigneur. Elle intègre également le village installé autour du château, avec le four, le moulin et des artisans tels que le sellier ou le forgeron.

Les manses ou tenures : Le reste du domaine est divisé en manses ou tenures attribués, selon leur étendue, à une ou plusieurs familles paysannes. Le manse est la cellule fondamentale de l'économie agraire du moyen-âge. Le serf dispose des produits du potager, ainsi que de la basse-cour et du porc. Le mouton est réservé à la laine et le bœuf pour le trait. Le serf a également le droit de faire paître ses bêtes sur les champs en jachère (terrains non cultivés). En échange de la terre et de la protection militaire, le serf a des devoirs envers son seigneur. Il doit remettre une partie de la récolte à son suzerain et payer des taxes. Il doit également participer à des travaux appelés corvées. Ces tâches peuvent être des labours, récoltes ou sarclages sur les terres du seigneur. Ils peuvent être également appelés à la réparation d'un pont, creusement d'un puits ou réparation des murs du château.


Au fil des ans, les besoins en argent des seigneurs s'accroissent. Le paysan obtient des revenus en vendant au marché les produits qu'il ne consomme pas. Cela modifie la condition du serf qui peut ainsi s'affranchir des corvées et réquisitions militaires en échange d'une somme d'argent au seigneur. On passe ainsi du servage au fermage, le propriétaire louant la terre au paysan qui l'exploite à son compte. La production agricole augmente considérablement car le paysan travaille à son compte et se doit d’obtenir de quoi payer le loyer et de quoi nourrir sa famille. Les paysans constatent que certaines cultures comme les céréales, appauvrissent le sol, alors que d'autres comme les légumineuses (pois, fèves, haricots) l'enrichissent. Au moyen-âge, la rotation devient triennale : le champ est cultivé en céréales la première année, puis en légumes la deuxième année, avant d'être laissé en jachère la troisième année. Le gain de ce système est double. En effet, désormais seul un champ sur trois reste improductif  et la culture des légumes enrichit la terre. La production augmente de 50 %, le paysan peut vendre ses excédents et améliorer sa condition précaire. De plus, la technique permet l'amélioration des outils agricoles : araire, charrue, herse, houe, faucille...

Le calendrier du Rustican, datant du 15ème siècle, représente, pour chaque mois, le travail agricole dominant (sauf pour le mois de mai qui est illustré par une activité seigneuriale, d'ailleurs souvent néfaste aux paysans : piétinement des récoltes par la cavalcade des chasseurs).





Calendrier du Rustican - Enluminure du XVème siècle par Pierre de Crescent - 1308

Janvier : il cure les fossés avec une houe.
Février : il épand du fumier avec une hotte et une bêche.
Mars : il taille la vigne avec une serpe.
Avril : il tond les moutons avec des forces.
Mai : il continue les travaux en vue de la prochaine récolte, tandis que le seigneur chasse au faucon.
Juin : il récolte le blé et le foin avec une faux.
Juillet : il moissonne les céréales avec une faucille.
Août : il bat les épis des céréales au fléau.
Septembre : ce sont les semailles, il laboure avec l'araire et sème des graines à la volée.
Octobre : il foule le raisin avec les pieds pour en extraire le jus qui donnera le vin.
Novembre : il pratique la glandée, grâce à un bâton lancé qui fait tomber les glands des chênes ou les faînes des hêtres qui serviront pour engraisser ses porcs.
Décembre : il tue le/les cochon(s).

Raoul DUBOIS, Maire de Turny dans l'Yonne de 1945 à 1983


Raoul DUBOIS était un contemporain de mon grand-père Marcel BOURGOIN, né la même année 1905 et un ami. L’un et l’autre furent Maires  de leurs communes respectives et voisines. Turny et Chailley dans l’Yonne. Je souhaite évoquer cette personnalité locale qui a eu un parcours original et intéressant, au service de la collectivité.



Raoul DUBOIS, Maire de Turny-89

Né à Turny dans l’Yonne en 1905

Raoul Bernard DUBOIS est né le 18 octobre 1905 au hameau de l’Hôpital, commune de Turny 89570.


Acte de naissance de Raoul DUBOIS 1905


Son père est Léopold Eugène DUBOIS, né le 23 décembre 1868 à Turny de Florentin DUBOIS, jardinier dans la même commune et de Henriette Elise BOURBON, âgée de 26 ans à sa naissance.




Acte de naissance de Léopold DUBOIS 1868



Acte de mariage des parents de Raoul DUBOIS à Turny


Raoul DUBOIS suit sa scolarité à l’école primaire de Turny et obtient son Certificat d’études primaires. Il effectue son service militaire au 89ème Régiment d’Infanterie. A son retour il exploite comme agriculteur sa ferme de 40 hectares dans son hameau de naissance.  Il se marie le 6 avril 1929 à Bouilly (Yonne) avec Yvonne Marthe DELETTRE. Son mariage est dissous le  01 juin 1961. Il se marie en deuxième noces le 21 décembre 1963 à Turny avec Geneviève Edeline Marie GIBASSIER à Turny. Raoul DUBOIS est inscrit comme Libre-penseur ce qui ne l’empêche de se marier en première noces à l’église. Pendant la seconde guerre mondiale, il est mobilisé au 289ème régiment d’infanterie. Je n'ai pas d'information sur la date de son retour des combats.

Résistant dans le maquis de Libération-Nord

Connu avant 1939 comme sympathisant communiste, Raoul DUBOIS intègre sous l’occupation le Maquis de résistance de Libération-Nord. Il est cité dans la liste des membres de la Libération-Nord diffusée par le musée de la Résistance. Il est considéré comme un résistant actif. Il a participé à des parachutages, des transports d’armes, fit des liaisons et hébergea des maquisards.

Président du Comité local de Libération de Turny en 1944

C’est à ce titre qu’il est Président du Comité local de Libération de Turny. Les Comités départementaux de la libération sont créés à l’initiative du Conseil National de la Résistance dans le cadre de l’ordonnance du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France à la libération. L'article 19 concerne plus particulièrement les CDL, qui sont chargés, selon les statuts de 1944, des missions suivantes : " action immédiate dans la clandestinité, préparation de l'insurrection, préparation de l'action prochaine et publique dans le cadre du département ". Appuyés sur des comités locaux, ils assurent l'administration civile en attendant la libération du département et le rétablissement des institutions locales et départementales. Vice-président du syndicat agricole local,  il est membre de la Ligue des droits de l'homme. 

Maire de Turny de 1945 à 1983

Aux élections municipales de 1945, il est élu Maire de Turny, à la tête d’une liste « d’Union des Gauches » et est reconduit à ce poste en 1947. Ses mandats se dérouleront de 1945 à 1977, puis de 1979 à 1983.




Raoul DUBOIS en 1965

Conseiller Général du canton de Brienon en 1945

Il se présente aux élections cantonales comme candidat UDSR et au 2ème tour et il est élu Conseiller Général du canton de Brienon. L'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), est une formation politique française de la quatrième République, issue de la Résistance. Elle est fondée le 25 juin 1945 et dont les principales personnalités en ont été Eugène Claudius-Petit, François Mitterrand et René Pleven.

Candidat aux législatives en 1946 et 1951

Il est aussi candidat aux Législatives d’octobre 1945 et juin 1946 sur la liste SFIO en dernière position. La Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) est un parti politique socialiste français, qui a existé sous ce nom de 1905 à 1969. En octobre 1948, Raoul DUBOIS rejoint le RPF avec l’ambition selon une note de police « de se présenter au Conseil de la République » (Source Le Maîtron).  Le Rassemblement du peuple français (RPF) est  un mouvement politique fondé par le général de Gaulle le 14 avril 1947 pour mettre en œuvre son programme politique exposé dans le discours de Bayeux. Durant sa courte existence (1947-1955), le RPF fut l'un des deux principaux mouvements d'opposition à la IVe République (avec le PCF), voulant se situer au-delà du clivage droite/gauche. Le RPF fut le seul mouvement de l'histoire du gaullisme fondé et présidé par Charles de Gaulle et le seul mouvement à réunir tous les gaullistes. Mais la direction du mouvement lui préfère le Maire de Sens Gaston PERROT. 




Gaston PERROT Maire de Sens et Député de l'Yonne


En 1949, le préfet de l’Yonne indique dans une note sur Raoul DUBOIS « Assez populaire dans son canton, grâce à une faconde qui étonne et impressionne ses électeurs paysans. N’a aucune influence au sein du Conseil général où il constitue l’élément divertissant » (source le Maîtron) 

En 1951, Raoul DUBOIS  est candidat en dernière position sur la liste « indépendante » conduite par RENAITOUR, apparentée à la liste SFIO. Il est battu par un socialiste indépendant au renouvellement des élections cantonales d’octobre 1951. Jean-Michel TOURNAIRE, dit Jean-Michel RENAITOUR, né le 31 mars 1896 à Paris et mort le 12 décembre 1986 à Paris, est un homme de lettres, écrivain, et homme politique français


Elections cantonales de Seigneley Yonne en 1973

Député Indépendant de gauche puis de la Gauche indépendante de l'Yonne de 1928 à 1942, il est Maire d'Auxerre de 1929 à 1941. Franc-maçon, Membre de la loge parisienne « Francisco Ferrer » du Grand-Orient de France, il est Conseiller général du canton de Seignelay de 1926 à 1940 puis de 1955 à 1979. En 1965, il est élu conseiller municipal dans deux communes à la fois Seignelay et Sougères-sur-Sinotte.


Président de la société coopérative agricole la Brienonnaise 

Raoul DUBOIS est président du conseil d’administration de la société coopérative agricole « La Brieonnaise », dont le siège social est à Brienon dans l’Yonne en 1951. 

Chevalier des Palmes Académiques en 1966

En 1966, il est fait Chevalier des PalmesAcadémiques après avoir été Délégué départemental de l’Education Nationale. Président de la section cantonale des anciens combattants et victimes de guerre, Président du syndicat intercommunal d'adduction d'eau de 1945 à 1983, il est fait Chevalier du mérite agricole.

La commune de Turny-Chailley de 1974 à 1978

Un projet a uni les deux communes voisines de Turny et de Chailley conduites par deux Maires amis Raoul DUBOIS et Marcel BOURGOIN, mon grand-père. Le gouvernement français, dans une loi du 16 juillet 1971, pour favoriser le regroupement entre les 36 000 communes, décide verser des dotations de fonctionnement à celles qui décident de s'associer ou de fusionner. Ce sont 75 communes dans l'Yonne qui se lancent dans des projets d'association ou de fusion. Dès 1971, dotés d'un esprit visionnaire sur la nécessité des petites communes rurales d'associer leurs compétences (école, transport...), les 2 maires ainsi que celui de Venizy envisagent un regroupement sous forme de Syndicat à vocation multiples (Sivom) qui sera voté à l'unanimité en conseil municipal à Turny et à Chailley  le 15 mai 1971. Venizy décide rapidement de se retirer du projet, non sans avoir demandé expressément le principe de désigner Venizy comme Chef-lieu de la nouvelle commune.  Malgré le retrait de Venizy, le projet avance après de nombreuses tractations. Le 19 mars 1974, le secrétaire général de la Préfecture, en présence du Sénateur GUILLAUMOT,  se rend à Chailley pour présenter le projet finalisé :
- La commune prend le nom de Chailley-Turny
- Le Maire de la nouvelle entité est Marcel BOURGOIN et le Maire délégué Raoul DUBOIS. 
- Le conseil sera composé de 24 membres, 13 pour Chailley et 11 pour Turny. 
- L'association prendra effet le 15 avril 1974. 


Sénateur GUILLAUMOT

Marcel BOURGOIN, Maire de Chailley s'exprime ainsi selon le journal l'Yonne Républicaine :"cette réunion, je le souhaite, va concrétiser une évolution de nos deux communes, soeurs dans un sens, diverses mais complémentaires : Chailley grâce aux emplois et logements qui y sont crées et Turny par sa valeur immobilière vu sa proximité de Saint Florentin."

Marcel BOURGOIN, Maire de Chailley en 1980

Le sénateur félicite les deux communes pour ce "mariage de raison et d'amour" qui aura un grand avenir. Le journal, dans son article signé Jeannette Legras, termine en  notant la satisfaction de l'assemblée. 

A compter de mars 1977, compte tenu de la loi, le nombre des élus passe à 13 élus, répartis proportionnellement au nombre d'électeurs : 6 élus pour Chailley et 7 élus pour Chailley.  Après un début prometteur, les élus de l'opposition municipale de Turny s'organisent et contestent rapidement ce qu'ils prennent comme une hégémonie de la commune de Chailley sur Turny. Claude CHEREST, Yves PESCHEUX et Albert FOURREY, conseillers municipaux écrivent signent et diffusent aux habitants une lettre ronéotypée appelée "Echo de Turny" qui conteste l'action menée par le Maire en place.  Lors de l'élection municipale de mars 1977, trois listes s'affrontent durement. La confrontation entraine le ballotage puis à une courte majorité la perte du mandat de Maire délégué de Raoul DUBOIS pour être remplacé par un opposant au regroupement Maurice PASSERIEUX. C'est alors que l'opération de démantèlement de l'association Chailley-Turny débute. Suite à la décision du conseil municipal du 14 février 1978 sous la présidence de M. Passerieux, il est décidé d'engager un recours au Tribunal administratif pour demander la dissolution de l'association et le retour de Turny à son autonomie. L'arrêté préfectoral du 19 décembre 1978 prononce la séparation des 2 communes associées qui prendra effet le 1er janvier 1979. De nouvelles élections municipales ont lieu en février 1979 et Raoul DUBOIS retrouve son siège avec M. SANTANDREU, premier adjoint. Cette belle idée de coopération entre communes rurales aura duré moins de 5 ans. Elle est revient d'actualité de nos jours avec la création des communautés de communes.


Chevalier de l’ordre national du Mérite en 1980

Le 8 mars 1980,  Raoul DUBOIS est fait Chevalier de l’Ordre National du Mérite par le préfet DESGRANGE.  L’ordre national du Mérite est un ordre français qui a été institué le  par le général de Gaulle. Il récompense les mérites distingués, militaires (d'active et de réserve) ou civils, rendus à la nation française. 


Médaille de Chevalier de l'Ordre du Mérite

Lorsque lui fut remise la Croix de Chevalier de l'Ordre National du Mérite en 1980, Raoul DUBOIS fait  allusion à ses nombreux mandats électifs en ces termes : « Je pense avoir fait un peu de bien... »


En 1983, il quitte termine son mandat de maire exercé depuis 38 ans et rédige une lettre de remerciements à la population.


Remerciements à la population de Turny par Raoul DUBOIS en 1983


Il décède le 11 décembre 1986 à Turny à l’âge de 81 ans.


Raoul DUBOIS a été un personnalité marquante de la vie locale. Il est le Maire de l'Yonne qui a eu le plus long mandat jusqu'à présent. J'en ai beaucoup entendu parler par mon Grand-père avec lequel il était lié. Né dans une petite commune rurale de l'Yonne, où j'habite, il a eu une vie engagée au service des autres. Nul doute que son souvenir mérite d'être évoqué.




SOURCES
- Archives Nationales, Références : 4AG/69 ; F/1a/3228 et 3229 ; F/1/cII300 ; F/1cIV/155.
- Article de Gilles Morin sur Raoul DUBOIS, agriculteur, résistant, Maire de Turny pour le Maîtron.      (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social)
- Etat-civil de Turny (archives numérisées de l'Yonne)
- L'Yonne Républicaine (archives départementales de l'Yonne)
- Archives familiales V. Battut











L'école rurale au Fays




Naissance et fermeture de l'école Rurale du Hameau Fays - Commune de Turny - Yonne


Les élèves de l'école mixte du Fays - Commune de Turny - Yonne 1959


Construction en 1846


Les registres du conseil municipal indiquent que la construction d'une école au hameau du Fays, de 100 habitants,  est décidée dès le XIXème siècle. L'école du Fays est justifiée en raison du trop grand éloignement du Bourg (7 km) . Le 12 août 1894, le conseil municipal attribue à l’institutrice Melle Perron de l’école du Fays un supplément de traitement de 200 francs. Par délibération du 10 décembre 1904, nous apprenons que les élus municipaux approuvent l’acquisition, pour la somme de quatre mille six cent francs aux héritiers Simon Benoni, d’une maison destinée à devenir une école mixte au Fays. Par acte notarié du 19 mars 1905 de Maitre Saffroy, notaire à Venizy, l’immeuble est acquis.

Nouvelle école mixte en 1911


Le conseil municipal décide que l’ancienne maison d’école construite en partie sur le chemin de grande communication n° 220 doit être démolie. Le Ministre de l’instruction publique promet une subvention par dépêche du 20 février 1905 qui est fixée à 5 616 francs. Le montant total de l’achat, travaux, aménagement et mobilier scolaire est fixé à 16 226 francs soit 10 610 francs à la charge de la commune, financé par un emprunt.  L’autorisation préfectorale autorisant la destruction de cette première école intervient le 7 février 1911. Après une vente aux enchères publiques le 12 mars 1911, le bâtiment est vendu 400 francs à un maçon du village de la Rue-Chèvre.

Le dernier instituteur


Le dernier instituteur est M. Plançon. Il est affecté à l’école de Chailley, à la fermeture de l’école du Fays.
 Il demeure au Fays jusqu’à la fin de sa vie, dans une maison située en face de l’école. Cet instituteur, M. Plançon, reste encore présent dans la mémoire locale. Il exerce « à l’ancienne », n’hésitant pas à remettre sur le droit chemin les enfants avec des méthodes musclées. 

M. Plançon,  instituteur au Fays

Les oreilles des anciens élèves s’en souviennent. L’enfant rebelle porte un « bonnet d’âne » en tissu et reste sans bouger au coin de la classe. Les enfants participent aux « travaux » : port des bûches de bois, enfournage du poêle de la classe unique, ramassage et séchage des fleurs des tilleuls de la cour...  L’instituteur est logé au premier étage d’une maison jouxtant l’école, et au rez-de-chaussée se trouve la salle municipale. Pendant un siècle, les enfants des familles du Fays sont scolarisés dans l’école du hameau. Munis de leur certificat de fin d’études primaires, les meilleurs élèves partent poursuivre leur scolarité au cours complémentaire à Saint- Florentin, la ville située à 15 km.

Fermeture en 1966



Avec le dépeuplement et le vieillissement de la population du hameau, cette « nouvelle école mixte » du Fays fonctionne avec de moins en moins d’élèves. Elle est fermée en 1966. La commune de Turny a su préserver son école du Bourg grâce à un regroupement pédagogique avec la commune de Chailley.

Les soldats de Turny dans la Grande Guerre

La Mairie de Turny  et le Cercle Généalogique  célèbrent la fin  du Centenaire de la Guerre 14-18  avec une exposition  Les sol...

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