Pierre Colin, Résistant fusillé en 1944 au Fort de la Doua


Catherine Colin a reçu de son père, il y a quelques années, un petit livre broché «Visages d’aviateurs» rédigé par le  Lieutenant-Colonel Pierre Paquier aux éditions du survol, daté de 1947. 


Visages d'aviateurs

Visages d'aviateurs du Lieutenant Colonel Pierre Paquier 1947


Cet ouvrage a été relié en cuir bleu, vraisemblablement par Irène Colin, née Girard, son épouse. 
Le livre bleu recèle un très beau texte intitulé « Le petit Colin » (en référence à sa petite taille de 1,60 m ) qui évoque la vie militaire et le décès de Pierre Colin, le Grand-père de Catherine. Ce héros familial a beaucoup marqué son fils Gabriel Colin, le père de Catherine, et en conséquence la vie familiale. 



Aviateur
Pierre Colin, Aviateur
Catherine me confie ce « livre bleu » qui va me servir pour reconstituer la vie de son grand-père paternel. Bénéficiant d’une base fort bien écrite, je lance une enquête généalogique et historique relatée dans cet article.


Naissance à Toul en 1900

Pierre Colin est né à Toul le 11 août 1900.
Bulletin de naissance de Pierre Colin



Famille maternelle alsacienne : les Schaal et les Jung

François Xavier Schaal et Emilie Rustique Jung (les grands parents de Pierre Colin)

Pierre Colin est le sixième et dernier enfant d’une famille protestante, d’origine alsacienne. Sa mère, Emilie Marceline Marie Schaal, née le 5 avril 1864 à Valenciennes (Nord), a pour parents François Xavier Schaal né le à Geispolsheim (Bas Rhin), maréchal-ferrand au 6° régiment de Dragons et Emilie Rustique Jung née le 26 janvier 1833  à Offendorf dans le Bas Rhin. Ses grands parents maternels, Jean Jung, cordonnier (1761-1794) et Marie Madeleine Fuchs (1761-1832) d'une famille de tisserands , habitent Geispolsheim, près de Strasbourg. Ils quittent l’Alsace après la défaite de guerre de 1870 et s’installent à Toul, non loin de la frontière.


Famille paternelle Colin : une ascendance inconnue

Le père de Pierre Colin est  Eugène Colin. Il est né le 2 septembre 1849 à Pantin. Eugène porte de la nom de sa mère Virginie Colin car il est né de père inconnu. 

Acte de naissance d'Eugène Colin
Appelé comme soldat en 1870, il s'engage dans la carrière militaire. Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 juillet 1896, en qualité de Capitaine du 94° régiment d'infanterie. Pierre Colin, ne connaitra pas son père Eugène car le capitaine meurt en 1900, quelques semaines avant la naissance de l’enfant. Son épouse, Emilie Marceline Marie Colin née Schaal, mariée à Toul, le 21 août 1884 avec Eugène, élèvera les 6 enfants, seule et sans fortune.


Les frères Colin s'engagent dans la carrière militaire

La famille est installée à Toul à la veille de la grande guerre. Dans cette garnison, bourrée de troupes, c'est déjà l'ambiance du Front. Imprégnés de cet environnement, avec un grand-père alsacien, les 3 fils Colin s'engagent dans la carrière des armes. Les deux soeurs Colin, Marthe et Lucie se consacrent à l'enseignement et exercent leurs fonctions au lycée de jeunes filles de Metz. L'une d'entre elles fut Surveillante générale de cet établissement de 1919 à 1948. 

Le 2 août 1914, la guerre éclate et les trois frères ainés, Georges, Robert et Jean s’engagent. Pierre Colin, le plus jeune,  reste à Toul avec sa famille et poursuit ses études au Collège de Toul. Le 13 juillet 1916, il obtient son baccalauréat série latin-sciences devant la Faculté des Lettres de Nancy.

La même année, Georges-Robert Colin, son frère ainé, lieutenant au 2° Zouaves sera tué à l’attaque de Douaumont, à la tête de sa section d'assaut. Le 11 août 1918, Pierre a 18 ans et décide de revêtir l’uniforme du 135° régiment d’infanterie dont son frère Jean-Eugène  (1896-1972) commande une compagnie. Il part rapidement pour le front, à la conquête de l’Alsace. Jean Eugène poursuivra sa carrière militaire brillamment jusqu'à être promu  Général de Brigade.


Ecole spéciale de guerre Saint-Cyr en 1920

Après l’armistice, Pierre est reçu au concours de l’Ecole spéciale militaire. Il entre à Saint-Cyr, le 29 octobre 1920 dans la promotion la devise du drapeau.  A la sortie de l’école, il signe un engagement de 8 ans dans les forces aériennes. Le 1° octobre 1922, Pierre est nommé sous-lieutenant. Il va suivre pendant deux ans les cours des différentes écoles pratiques d’aviation : Avord, Istres, Bordeaux, Cazaux. A Istres, en février 1923,  il décroche son brevet de pilote sur un Spad 34. 

Camp d'aviation d'Istres



Spad 34 -1923

Le 1° octobre 1924, Pierre Colin est nommé lieutenant et rejoint le 3° régiment d’aviation de chasse à Châteauroux.  Il se porte volontaire pour partir au Maroc, au sein du 37° régiment d’aviation. 


La guerre du Rif (Maroc) 1924-1926



En effet, depuis 1912, la France et l’Espagne administrent le Maroc en échange du soutien au Sultan chérifien.  Or Abd-el-Krim, jeune chef rifain crée dès 1921 une armée en rassemblant 65 000 hommes des tribus du nord du Maroc, région située en zone espagnole. Les Espagnols doivent reculer et l’armée française désigne le Colonel Paul Armengaud au commandement de la seule unité aéronautique au sein du commandement des troupes au Maroc. Il commande le 37 ° régiment d’aviation, qui va être déployé dans la région montagnarde du Rif. Pierre, Affecté à la 1° escadrille de Fez, composée d’une dizaine de Breguet, vole comme pilote accomplissant de nombreuses missions en vue d’endiguer l’insurrection marocaine contre les Français et les Espagnols. Il précède les colonnes d’infanterie, sur des Breguet 14 et participe à l’attaque la résistance avec des bombes et des mitrailleuses. C’est la guerre du Rif. 


Breguet 14

Pierre Colin sera abattu en flammes près de Bou-Redoub au cours d’une mission. Il est cité 3 fois par le général commandant supérieur des troupes au Maroc, en 1925. 


Chevalier de la Légion d'honneur en 1930

Après la capitulation et la capture d’Abd el Krim, en 1926, Pierre rentre en France et rejoint le 2° régiment d’aviation où il prend le commandement de la 6° escadrille. 

Légion d'honneur Pierre Colin
Il est promu capitaine le 25 décembre 1929 et décoré de la légion d’honneur le 1° janvier 1930.


Instructeur en Grèce en 1931

Il est affecté  à Athènes en Grèce comme instructeur de l’aviation de chasse hellénique. Le Roi de Grèce le nomme officier de l’ordre du Phénix pour « services signalés rendus aux aviateurs grecs des camps de Tatoï, Larissa et Salonique ».


Croix ordre du Phénix Gtèce



A son retour en France, Pierre est affecté à la 8° escadre de chasse. Le 18 août, il est victime d’un grave accident d’aviation sur le multiplace Bloch 200. Le 15 septembre 1938, Pierre Colin est nommé commandant. 
Bloch 200

 Commandant du groupe de chasse I/8 à Hyères - 1939

A la déclaration de guerre, le 2 septembre 1939,  Pierre Colin commande, au camp d’aviation d’Hyères le groupe de chasse I/8 qui a pour insigne un écu suisse recouvert du trident ailé de Neptune.
Insigne groupe de chasse I/8
 Le groupe est équipé des nouveaux avions Bloch 152. 



Bloch 152


Son groupe va intervenir dans des missions de protection sur l’Aisne et la somme où les combats font rage. Mais l’armée allemande domine, avec ses Messerschmitt 110.


Messerschmitt allemands 110


Devant l’avancée allemande, le commandant Colin reçoit le 9 juin l’ordre de se replier à Brétigny et d’attaquer les ponts de bateaux que les allemands ont construits sur la seine dans la région de Rouen les Andelys.  Mais l’artillerie allemande pilonne et il lui faut se replier sur Châteauroux, pour protéger les ponts de la Loire où déferle la foule des réfugiés.  

Pour avoir remarquablement combattu en mai et juin 1940, il est promu Officier de la Légion d’honneur. Un de ses pilotes témoigne, retrace l’auteur du livre « C’était avant tout un entraineur. Au sol il ne nous laissait guère de trêve. Il nous menait au terrain le matin à quatre heures. Nous ne quittions avec lui la piste d’envol qu’à la nuit tombée … Il nous imposait une forte discipline, l’esprit de patrouille d’abord ».


Professeur à l'école d'artillerie de Montpellier en 1941

En 1941, Pierre Colin, maintenu dans l’armée d’armistice ou armée de Vichy, est affecté à l’état major du sous secteur de défense aérienne du sud-est, puis détaché comme Professeur d’aéronautique à l’école d’artillerie anti-aérienne de Montpellier. Mais il souffre de ne plus voler. Le 11 novembre 1942, lors de la dissolution de l’armée d’armistice, il obtient un « congé d’armistice ». L’idée lui vient de quitter la France pour rejoindre les chasseurs alliés en Angleterre.


L'entrée en clandestinité en 1943

Au printemps 1943, il entre dans la clandestinité où il se lance sous les pseudonymes de George-Robert (les deux prénoms de son frère tué en 1916 à Verdun). On le voit circuler en auto et en moto, vêtu d’un pull Lacoste et d’un pantalon de toile. Six mois durant, il assure la préparation de l’atterrissage des avions venu d’Angleterre, aménage les réseaux d’espionnage, recueille des parachutistes. Le commandant Colin devient la cheville ouvrière de la résistance dans les Cévennes. Il organise des groupes de combat de près de 2000 hommes. Ses adjoints sont  le commandant Louis Maurel, ingénieur  et Maurice Popouneau, chargé de l’intendance. Il organise aussi la désertion des soldats étrangers incorporés de force dans la Wehrmacht, en particulier luxembourgeois. Il recueille les déserteurs, leur procure des vêtements civils et les aide à traverser la frontière.

Un groupe de 18 luxembourgeois soldats doit déserter avec armes et bagages. Pierre a tout préparé. Mais les soupçons de la gestapo gagnent du terrain. Un traitre se glisse parmi les déserteurs. L’alarme est donnée. Les soldats sont arrêtés. Neuf d’entre eux sont accusés de haute trahison et fusillés sur le champ. Les autres ont envoyés Front russe.

Un soir de juillet 1943, un officier de la police allemande qui suit l’affaire se présente au domicile du commandant Colin. Il est absent. Le fils Robert part attendre son père à la gare de Montpellier, car il revient de Paris et le prévient. Pierre ne rentrera pas chez lui. Les amis de Pierre Colin lui demandent de quitter la France.


L'arrestation en octobre 1943 à Montpellier

Le 1° octobre 1943, sur de nouveaux indices, les services de la police allemande exercent une surveillance  sur le commandant Colin. Le 8 octobre 1943 à 10 h du matin, la police allemande appréhende à son arrivée à Carnon un luxembourgeois connu sous le nom de Jacques. L’homme se rendait à un lieu de rendez vous fixé par Popouneau en vue de préparer les détails d’une nouvelle désertion. Le soir même Colin, Popouneau et Maurel sont arrêtés par la police au 9 rue Pasteur à Montpellier, le petit appartement où est installé leur poste de commandement. Le compte rendu de cette arrestation est consignée par écrit le 9 octobre 1943 par M. Ménard, le Commissaire Central qui l'adresse à Monsieur le Préfet Régional. 


Document arrestation de Pierre Colin 9 octobre 1943 (1)


Document arrestation de Pierre Colin 9 octobre 1943 (2)



Le site web, les pierres vives prend appui sur l'histoire de l'arrestation de Pierre Colin pour mettre en évidence les liens qui pouvaient exister, à cette époque, entre les services de police allemands et français. Je vous invite à cliquer sur ce lien pour que des questions soient posées. : les liens entre police allemande et française.

Tous les trois sont conduit à la Gestapo dans la « chambre spéciale de questionnement » où ils subissent quatre jours d’interrogatoires. Ils se confinent dans le mutisme et sont enfermés au fort d’Aurelle et maintenus au secret. Le 22 décembre 1943, le colonel allemand Hagen fait connaître qu’aucune «condamnation n’a été prononcée contre le commandant Colin mais que l’instruction suit son cours».

Condamnation à mort en 1944

Le 26 janvier 1944, la police allemande autorise la famille de Pierre à venir le voir à la prison militaire de Montpellier. 

La dernière visite de sa famille
Madame Colin, Robert et Gabriel  ont une entrevue de deux heures dans la grande bâtisse.  Le commandant Colin a changé physiquement, est peu reconnaissable mais il garde courage. L’entrevue de Pierre Colin avec sa famille s’achève.  En quittant la prison, le fils ainé Gabriel se retourne et surprend dans la cour le regard de son père qu’il verra pour la dernière fois. En fait le 17 janvier 1944 , il avait été condamné à mort par le tribunal militaire. Les enfants n'en savaient rien.

L'acte d'accusation
L’acte porte quatre chefs d’accusation : 
« Le ressortissant Pierre Colin, français, est condamné à être passé par les armes pour les actes suivants : 
1. commandant de l’armée secrète en zone sud,
2. espionnage, 
3. détournement de soldats de leur devoir militaire, 
4. préparation à des attentats terroristes ». 

Départ pour le Fort Montluc 



Fort Montluc - Lyon
Le lendemain, le 27 janvier 1944,  enchainé à ses deux camarades par des menottes, Pierre est transféré à Lyon en wagon cellulaire. Il passe ses derniers instants au Fort de Montluc à Lyon dans une cellule sans air et sans lumière.


Le général français Ruby obtient une audience du commandant de la 19° armée allemande le général Von Sodenstrene qui a signé l’ordre d’exécution pour obtenir la grâce de Pierre Colin. L’entrevue a lieu le jeudi 10 février 1944 au quartier général de la Wehrmacht.  Les démarches ne sont pas couronnées de réussite.


L'exécution le 21 février 1944 au Fort de la Doua à Lyon

Dernière lettre


Le 21 février, Pierre écrit une lettre à son frère Jean dont voici le texte : 


Lettre de Pierre Colin à son frère Jean (21 février 1944)



«  Lyon, 21 février, 
Mon cher Jean,
Le pasteur vient de m’assister ; dans deux heures ma vie terrestre aura pris fin et que Dieu soit loué de m’avoir fait sentir sa présence toutes ces dernières semaines. Condamné à Montpellier le 17 janvier, j’ai été transféré à Lyon en attendant la décision concernant ma grâce et celle de deux camarades. Cette grâce nous est refusée. Soyez courageux et plein d’espérance comme je le suis et toi mon cher frère sois le messager auprès de ma chérie, de mes fils, de Maman et de mes soeurs. 
Je pars en chrétien et en soldat, confiant et serein.Qu’il soit pardonné à nos ennemis et que nos enfants ne soient pas élevés dans la haine ; qu’ils soient « toujours prêts » à exécuter ou à subir les sentences de Dieu. Adieu à tous. Je vous embrasse en Jésus-Christ. Pierre »


Ce lundi 21 février 1944, à 16 h, une automobile de la Wehrmacht transporte les trois condamnés de la prison militaire au lieu d’exécution, le stand de tir de Lyon la Doua. A 16 h 30, Pierre est placé contre le parapet et trois minutes plus tard, il tombe.



Lors de l’exécution, le pasteur allemand Curt Georgi d’Osterrode va l’assister.  Il raconte «  Je garde du commandant Colin, l’impression d’un homme d’une tenue très forte, très maitre de lui, n’ayant jamais manifesté la moindre appréhension. Presque enjoué dans la conversation, il parlait beaucoup des siens. Volontairement détaché de tout ce qui n’était point sa famille ou sa foi religieuse, il lisait fréquemment la bible. »




Le soir même, la notification de l’exécution est faite par les autorités allemandes 

«le 21 février 1944, 
le ressortissant français Pierre Colin ancien commandant né le 11 août 1900 à Toul en dernier domicile à Montpellier 4 rue de Verdun 
a été condamné à mort le 17 janvier 1944 par un conseil de guerre pour avoir favorisé l'ennemi. 
Le jugement a été exécuté aujourd’hui. 
Tribunal du commandement du secteur d’armée France sud STL N° 596/43»


Notification de l'exécution de Pierre Colin (21 février 1944)




Obsèques nationales en 1945

Le corps fut retrouvé en août 1945 et identifié au Fort de la Doua à Lyon ainsi que ceux des autres fusillés. Le lieu précis de l’exécution par fusillade de ces résistants est le « Mur des fusillés ». 60 corps ont été rendus à leurs familles ; les 17 autres corps, dont certains portent la mention Inconnu sont inhumés sur l'autre versant de la « Butte des fusillés ».
Le 30 septembre 1945, la ville de Lyon célèbre des obsèques nationales des 77 corps de résistants retrouvées dans le Fort de Lyon.


Cimetière militaire de la Doua depuis 1954

Inauguré en 1954 et aménagé par le Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, ce cimetière national est situé à Villeurbanne sur un ancien terrain militaire et d’entraînement de l’armée française. 

La Nécropole abrite 6210 tombes, dans lesquelles sont inhumées des militaires Mort pour la France 3622 lors de la Première Guerre mondiale et 2723 lors de la Seconde . Elle honore la mémoire des combattants français, mais aussi celle des ressortissants des anciens territoires coloniaux et protectorats, et alliés tombés lors des guerres de 14/18 et 39/45. Elle abrite également les sépultures de militaires des contingents tués en Indochine (1946-1954), en Algérie (1954-1964) et au Liban (1975-1983).

Cimetière militaire de la Doua




Une plaque apposée en 1995, au “ Mur des Fusillés ” commémore le souvenir du sacrifice de 78 patriotes fusillés par les Allemands sous l’Occupation, près de la butte située au centre de la Nécropole. 
Liste des 77 victimes face au peloton d'exécution allemand


Ces résistants fusillés entre octobre 1943 et juillet 1944 étaient tous retenus à la prison Montluc après avoir été condamnés pour faits de résistance par le tribunal militaire allemand qui siège à Lyon de 1943 à mai 1944 et dont la compétence s’étend à tout le sud de la France. Pierre Colin fait partie de cette triste liste.

Aujourd’hui Pierre Colin repose, dans le carré des Fusillés,  au cimetière militaire de la Doua à quelques mètres du lieu de l’exécution, à la Nécropole Nationale de la Doua, créée en 1954 et située 30 avenue Albert Einstein 69100 VilleurbanneEn 2014, sa petite fille Catherine Colin,venue lui rendre hommage, a pris cette photographie.



Tombe du Commandant Pierre COLIN, Carré des Fusillés 
Nécropole Militaire de la Doua - Lyon



La base aérienne Pierre Colin de Nîmes

En 1973, la Base aérienne 726 à Nîmes est officiellement baptisée du nom de Pierre Colin. Elle est fermée depuis 1996.
Monument Pierre Colin Base aérienne 726













































Capitaine Teillas , héros ordinaire de la grande guerre


Charles Eugène, le grand-père de ma cousine

Je souhaite évoquer la courte vie de Charles Eugène Teillas, le grand-père de ma cousine Sylvie, mort au combat le 1e octobre 1918, à Révillon dans l'Aisne. Il avait 27 ans Sa mère Gilette Teillas, née le 18 aout 1916 n' avait que 2 ans lorsque son père est mort au combat en 1918. Ce grand absent a été très présent dans l' histoire familiale. Ma cousine a reçu en héritage les documents originaux et précieux de ce grand-père mythique. Dernièrement, Sylvie m’apporte une chemise avec des documents et des photos de son grand-père.

Archives familiales Eugène Teillas


J'ai souhaité le rendre vivant en tentant de reconstituer son parcours de vie. Car sa vie, outre l'aspect personnel et familial, est un témoignage de la Grande Guerre. Dans ces archives, je retrouve la photo non datée de Charles Eugène en uniforme. Cette photo est prise par V. Cibrario à Auxerre. On aperçoit sur son uniforme et son képi, le numéro de son régiment, le 279ème. Deux médailles sont sur sa poitrine. Il "porte beau". 

Charles Eugène Teillas


Démarche de recherche

La question reste entière sur son parcours de vie.  Où a-t-il habité ? Où a-t-il suivi ses études ? Comment a-t-il rencontré sa future épouse ? Je ne sais pas comment chercher.
Je me lance donc dans une lecture détaillée des documents jaunis.
Article de presse
Je découvre un article de presse du journal Revue de l'Yonne (Journal d'Avallon) daté du 18 octobre 1918, collé sur une feuille cartonnée, ce qui témoigne de son importance.
Cet article est intitulé "le capitaine Eugène Teillas". Il est écrit : "Nous avons annoncé jeudi la mort glorieuse du capitaine Eugène Teillas d'Avallon. Nous donnons  aujourd'hui quelques détails sur la belle carrière militaire de ce vaillant soldat. Eugène Teillas, originaire de Valence sur Rhône, fit ses études à l'école communale et au collège d' Avallon, puis entra dans le commerce...."

Acte de naissance

J'apprends donc que Charles Eugène est originaire de Valence-sur-Rhône (Drôme). Ma première démarche est de rechercher l'acte de naissance d'Eugène à travers les actes numérisés des Archives départementales de la Drôme.  Je ne connais pas sa date de naissance mais je suis patiente et je cherche. J'ai la joie de retrouver son acte de naissance quelques temps après.  Son père, sieur Edouard Teillas, âgé de 44 ans  est Chef de train au Chemins de fer et sa mère est Madame Victoire Eugénie Vergier, ménagère âgée de 38 ans. Il est né le 24 février 1891 à Valence dans la Drôme. 


Acte de naissance de Charles Eugène Teillas

Sa scolarité à Avallon (Yonne)

L'article de presse indique qu'il a suivi sa scolarité dans la ville bourguignonne d'Avallon (département de l'Yonne). Je suppose que son père, Chef de train dans les chemins de fer a été muté dans cette ville pour son travail. C'est en effet en 1873, que cette commune a été desservie par le train , la ligne Paris-Lyon. Son frère Edouard Teillas était également "employé de la voie". La famille habitait route de Lorme à Avallon.


1912 : Appelé au 37ème régiment d'infanterie  

Charles Eugène est appelé, à 21 ans, au 37e régiment d’infanterie en garnison à Nancy en 1912. Je n'ai retrouvé aucun document et aucun historique sur cette période qu'il a vécu. 
            

1914 : Mobilisation

Le 2 Août 1914, le 279ème Régiment d'Infanterie commence sa mobilisation à Neufchâteau. Charles Eugène est intégré dans le 237ème régiment en qualité de Caporal. Son bataillon est adjoint au 279ème régiment d'infanterie. Le 7 Août, la mobilisation est terminée. Le régiment comprend deux bataillons à chacun quatre compagnies. Il est commandé par M. le Lieutenant - Colonel d'Hérouville. Composé d'éléments dont la majeure partie vient des régions de l'Est et de Paris, le 279ème R. I. contribue à la formation de la 70ème Division d'Infanterie qui n'est autre que le dédoublement de la fameuse 11ème D. I., la Division de Fer. Les opérations le conduit en Lorraine, en Artois, puis dans la bataille de Verdun.
Juin 1918

Le combat de Coubersseaux

Très vite, le 279ème R.I. se trouve confronté à la mitraille. Il se porte à l'attaque des positions allemandes à proximité de Nancy.  Les pertes sont très élevées. Le lieutenant Colonel d'Hérouville est tué. Le rôle de Charles Eugène est remarqué car il a ramené son corps sur un parcours de 3 kilomètres. 
Coubersseaux après les combats de 1914
J'ai retrouvé les détails de cet évènement dans les archives militaires accessibles dans les registres matricules des régiments d'infanterie (site mémoire des hommes). On peut lire sur ce document manuscrit la description de cet extraordinaire et terrible épisode de guerre. Le texte est le suivant : 

25 aout 1914 "Vers 8h30, lorsque le lieutenant colonel avait été blessé... il reçut une deuxième blessure. Il ordonna alors qu'on le laissa sur place. Une heure plus tard, l'Adjudant Moreau accompagné du Caporal Teillas se porta en avant des lignes pour rechercher le lieutenant colonel. Leur arrivée mit en fuite quelques (illisible) qui fouillaient les blessés. ... Ils le chargèrent sur un brancard et le rapportèrent au milieu des autres blessés sur un parcours de plus de 3 kilomètres jusqu'au village de Gellenoncourt où se trouvait une ambulance. Les pertes subies par le régiment dans la journée du 25 août  se sont élevées à 19 officiers sur 27 au combat."

Registres des Matricules
Le soir, on apprend que la menace d'encerclement de Nancy par l'Est est enrayée. Après le combat de Coubersseaux, le Capitaine Teillas obtient  sa première citation et est nommé Sergent sur le champ de bataille. 

Dans une lettre à ses « frangins » en date du 31 aout 1914, il raconte :


Correspondance militaire

«  J’aurais voulu vous écrire plus tôt mais nous venons de traverser de rudes moments de fatigue…Depuis une quinzaine nous sommes en première ligne et après avoir été en Allemagne, nous avons été obligés de reculer. Le 25 nous avons eu un engagement sérieux où malheureusement, notre régiment a été dans une mauvaise passe. Et nous avons vécu quelques heures d’épouvantable boucherie. Environ 65 % sont restés sur le terrain et à l’heure actuelle la bataille continue.  Tu dois savoir des parents que c’est en allant chercher mon colonel blessé et après l’avoir ramené à l’ambulance sous les balles et obus que j’ai été cité à l’ordre du régiment et nommé sergent. J’ai eu ma capote arrachée, blessé un peu au talon par un obus. Inutile de le dire à ma mère. Beaucoup de mes camarades sont morts et je ne pourrais jamais oublier cette vision terrible. Oh que de sang ! Hélas !...On est heureux quand on peut acheter du vin et du chocolat car on est longtemps sans manger….Votre frangin Sergent 237°infanterie en campagne ».
        
       
Transportée en Lorraine par chemin de fer, la 70ème DI se retrouve au front, à proximité d'Arras et  commence la guerre des tranchées. Les ouvrages allemands sont détruits. C'est une lutte très âpre, tournant au corps à corps.

Mars 1915 Notre Dame de Lorette

La prise de l'éperon sud de Notre Dame de Lorette du 15 au 18 mars 1915 , est le lieu du déclenchement de la seconde guerre d'Artois. Les Allemands tenaient cet éperon. Ils y avaient organisé quatre lignes de tranchées reliées par des boyaux de communication aux premières maisons d’Ablain. La position leur donnait la facilité de grouper éventuellement leurs troupes d’attaque dans le village et de les dérober à l’abri du ravin pour les conduire vers nos tranchées. Le 15 mars, dans l’après-midi, l' artillerie ouvrit sur les positions allemandes de l’éperon Sud un feu violent. Les pertes, au cours de cet après midi, furent sérieuses. Le 18 mars, une compagnie du 158ème achevait la conquête de l’éperon en rejetant les Allemands des boyaux de communication entre la crête et Ablain.

Assaut Notre Dame de Lorette 1915
Dans sa lettre du 20 mars 1915 à son frère Edouard, Charles Eugène, sous- lieutenant du 237ème régiment d'infanterie, 70ème division et 140ème brigade témoigne de son état d'esprit sur le front.

" ...je suis toujours en parfaite santé si ce n'est que parfois le moral souffre sensiblement car ça devient long...Tu as du voir sur les journaux que nous sommes occupés depuis quelque temps devant Notre Dame de Lorette ! et je suis fier de l'amour que ce sont donnés les 158 et 237 régiment qui ont participé à la dernière et brillante attaque ! Inutile de te dire que la 158e régiment plus jeune, coopéra plus largement au succès. Néanmoins le vieux régiment de fer est toujours un peu là... Voilà 8 mois que nous sommes partis loin de ce qui nous est cher, 8 mois sans famille, sans lit, sans nourriture saine, à tous les temps et en se demandant toujours ce que le lendemain nous réserve ! ...Mon régiment n'a jamais eu un jour de repos à l'arrière et a toujours été en première ligne. .. Enfin, mon cher frère qu'il te reste à savoir que j'en ai plein le dos et je commence à me fatiguer moralement..."
           

Mariage le 4 aout 1915 à Auxerre

Le 11 juillet 1915, Le sous lieutenant Charles Teillas rédige une belle lettre  écrite à la plume à l'encre violette, à monsieur le lieutenant colonel commandant le 237e régiment d'infanterie, 70e division.



Demande de Mariage
" Je soussigné, Teillas Charles, agé de 24 ans, sous lieutenant au 237° en campagne, ai l'honneur de solliciter l'autorisation de contracter mariage par procuration avec Mademoiselle Demeaux Fernande âgée de 22 ans, demeurant chez ses parents 32 rue Saint Pèlerin à Auxerre (Yonne). Régulièrement fiancé depuis avril 1912, je devais épouser Mademoiselle Demeaux le 6 octobre 1914 c'est à dire immédiatement après ma libération du service militaire. Je demande l'application des prescriptions suivantes du paragraphe II de la circulaire de M le Garde des sceaux du 8 avril 1915, ainsi conçues : " La faculté de contracter mariage par procuration a été subordonné à la notification de causes graves... Il y aura cause grave au sens de la loi nouvelle...toutes les fois que le future époux, désireux de donner suite à une promesse de mariage antérieure à la mobilisation, servira comme militaire, à un poste où sa vie est en danger" . Les parents de ma future et les miens consentent à notre mariage. Je sollicite la dispense de la publication et de tout délai en vertu de l'article 169 du code civil."

En aout 1915, il obtient une courte permission pour se marier, comme en témoigne une lettre écrite à son frère. Le mariage avec Fernande Demeaux a lieu le 4 aout 1915 à Auxerre (Yonne).


Verdun, mars et avril 1916

Il faut déjà retourner au front. Le 25 septembre 1915, se déclenche la grande offensive de Champagne. En février 1915, le régiment est relevé et prend quelques jours de repos. On peut supposer que c'est à cette période que Fernande Demeaux, son épouse, part le rejoindre, à l'arrière et que sera conçue leur fille. Le repos sera de courte durée car le 15 mars 1915, le régiment débarque à Valmy, et va participer à la défense de Verdun où se fait une consommation énorme d'effectifs depuis le commencement de la grande offensive allemande. De même qu'en 1914, il a contribué à sauvegarder l'intégrité de Nancy, en 1916 il participe à la défense qui immortalise le nom de Verdun.


Naissance de sa fille Gillette le 18 aout 1916 à Auxerre

Fernande Demeaux accouche de leur fille Gillette Teillas. Elle vit chez ses parents à Auxerre. 


Charles Eugène, Fernande et leur fille Gillette (photo non datée)

Vauxaillon, mars 1917

La guerre se poursuit. Charles Eugène qui est soldat depuis 1912 sans interruption, poursuit les combats. Déjà 5 ans de combats et de guerre. En mars 1917, le 279ème R. I. reçoit l'ordre de prendre les avant-postes et de relever les Anglais. Le soir même il établit un service de surveillance sur une ligne jalonnée par les villages de Buverchy et Houlbeux. Le 279ème R. I. conserve toutes ses positions sur lesquelles le front va se fixer pour quelque temps. Pendant toute cette période, d'autant plus difficile que les combats ont eu lieu au contact d'une armée alliée désorganisée et surprise par un choc formidable, les hommes du régiment ont fait preuve des plus belles qualités d'endurance et d'énergie. A la suite de ces combats, Charles Teillas obtient en 1917 une citation à l'ordre de l’armée. «  Officier hors pair, d’un allant et d’une bravoure au dessus de tout éloge. Le 15 mai 1917, l’ennemi s’étant emparé en force, après un intense bombardement, de quelques centaines de mètres de tranchées, est parti vigoureusement à la contre attaque à la tête de sa section. Donnant ses ordres sur le parapet de la tranchée balayée par les balles, enflammant ses hommes par son exemple, a repris tout le terrain perdu, après avoir mis  une cinquantaine d’Allemands hors de combat et fait plus de vingt prisonniers »

Chevalier de la Légion d'Honneur le 28 mai 1917

Vers le 15 Avril 1917, le régiment (faisant alors partie de la 70ème D. I.) est retiré de cette division et du secteur qu'il occupe dans la région Parisis-Ferme.Le régiment a trois compagnies en ligne, de la gauche à la droite : 13ème, Lieutenant PELLOT ; 14ème, Capitaine PARROT ; 17ème, Lieutenant RICHARD ; 2ème en soutien ; 18ème à gauche ; 15ème à droite; la 19ème est au point 152-2 et au talus du chemin de fer. Le 6ème bataillon (Commandant PEROTEL) est dans un bois et dans les carrières à l'arrière. La 15ème compagnie (Capitaine HEFTY) est chargée de contre-attaquer pour rétablir la situation. La section du Lieutenant TEILLAS chasse "les boches" de la position qu'ils occupaient tant sur le secteur du 279ème R. I. que sur celui du 262ème R. I.. Une trentaine d'ennemis sont tués et une quinzaine sont prisonniers. 

A la suite de cette attaque, le Lieutenant TEILLAS est promu Chevalier de la Légion d'Honneur et Commandant de compagnie. Le régiment obtient une citation à l'ordre Corps d'Armée.


Légion d'honneur


L'amour dans les ruines 1° septembre 1918

Blessé le 13 mai 1918 au nord de Sennones à la Mère Henry, par "éclat de pétard à la face". La plaie est dite superficielle. Il est nommé Capitaine en mai 1918. Suite à cette blessure, il a du aller se reposer à l'arrière et c'est sans doute à ce moment que son épouse Fernande a pu le rejoindre. Une photo touchante datée du 1° septembre 1918 , immortalise cette rencontre. Elle porte la mention manuscrite "L'amour dans les ruines...".

L'amour dans les ruines 1918
Dos de la carte - Poème d'amour

Au dos de cette carte est rédigé ce joli poème :

Que signifie cette belle allure
De cette jolie femme et de ce capitaine ?
Ce n'est pas étonnant que la guerre dure !
Nos soldats ne font que fredaines...
Où diable l'amour va-t-il se nicher ?
Jusque dans ces pauvres demeures
Où le boche vient seulement de passer,
L'amour le suit à quelques heures...
En effet, c'est là que (illisible) et sa mie
Vivent un peu de leur amour,
Ce fut du cher bonheur en cette vie
Si semée de malheureux jours...

Signature Capitaine commandant la 14e compagnie du 279e Infanterie



Glennes, septembre octobre 1918


Le 4 septembre 2018, le 279ème régiment entreprend l'attaque du village de Glennes et des hauteurs environnantes. Le 6 Août, le 279ème R. I. relève le 338ème R. I. à la voie ferrée Bazoches Soissons. Il a pour mission d'organiser les positions conquises et de fixer l’ennemi par de nombreuses patrouilles. Le 4 Septembre, le 279ème R. I. entreprend l'attaque du village de Glennes et des hauteurs environnantes. Ce jour-là, le 279ème R. I. inscrit en lettres de sang une des plus belles pages de son histoire. Plus tard, le 279ème R. I participe à l'attaque de la position « Hunding » . Cette ligne peut sans exagération être présentée comme la plus puissante des positions défensives qu'aient organisées les Allemands, experts en l'art de remuer la terre.


Tranchée en 1918

Une photo d'archives familiales, prise sur le front, fige la réalité d' une tranchée de 1918. On se rend compte des conditions dans lesquelles ont combattus les soldats, dont Charles Eugène. Partout deux ou trois lignes de tranchées, trois réseaux de fil de fer devant la première ligne, deux ou trois réseaux devant les deuxième et troisième lignes. Entre ces tranchées et en arrière d'elles des abris profonds de mitrailleuses à entrée bétonnée disposés en échiquier et défiant par là même toute préparation d'artillerie. Établie longtemps à l'avance par un ennemi qui sent la victoire lui échapper et veut cependant à tout prix se cramponner au sol de France, la Hunding Stellung était certainement plus puissante que ne fût la fameuse ligne Hindenbourg. Le 1er Novembre, le 279ème R. I. (qui a pris la place du 338ème R. I.) prononce une attaque qui, malgré une lutte opiniâtre allant jusqu'au corps à corps, ne donne pas de résultats sensibles.





Mort au combat en octobre 1918

Il a reçu sa septième citation à l’ordre du corps d’armée avant d’être tué le 1° octobre 1918  à l’âge de 27 ans en conduisant sa compagnie à l’assaut. Des détails ont été donné par M Chanut, fils du propriétaire de l'Hôtel du Chapeau Rouge à Avallon, aspirant au 279° régiment et arrivé en permission en octobre 1918. Il aurait été tué d'une balle dans la tête, alors qu'il lançait des grenades à fusil en direction des Allemands. La mort est instantannée. Il est enterré à Blanzy les Fismes, au nord de Fismes, situé entre Soissons et Reims.

Son corps a été transporté à 8 kilomètres sous la ligne de feu et il a été enterré avec tous les honneurs militaires à Blanzy les Fismes dans l’Aisne, par le sergent brancardier le Père Bergeret. Il a été mis dans un cercueil que les musiciens ont fait le matin même et enterré dans le cimetière de Blanzy, raconte un de ses amis dans un courrier remis à son épouse. Le Maire de Blanzy les Vismes, par courrier du 20 avril 1919, certifie que le corps du Capitaine Teillas, repose dans le cimetière de la commune.


Avis de décès

Souvenirs

La mémoire des combattants de la Grande guerre est inscrite dans le monument aux morts d'Auxerre (Yonne). La liste des noms des combattants est longue. La vie de Charles Eugène Teillas a été courte. Il a combattu de l'âge de 20 ans à l'âge de 25 ans. Il s'est marié, a eu une fille et la famille poursuit son chemin. Je suis contente d'avoir évoqué les témoignages de sa vie pour aider à transmettre la mémoire d'un héros ordinaire.



Monuments aux morts


Etat des services du Capitaine  Teillas











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