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Les seigneurs de Turny au 12e siècle
Les seigneurs de Turny au 12ème siècle
Garin ou Guérin de Traînel, né vers 1095, est dit seigneur de Venise.
Il possède
des terres à Turny, Venisy et Chailley. Il est de la branche des seigneurs de
Traînel et de Villeneuve. Il se marie avec Péronelle de Chaumont.
Ils ont cinq enfants
dont Anseau de Traînel, né vers
1125, qui devient seigneur de Venisy et épouse Elisabeth, dame de Nangis. Ils
ont deux filles dont Adélaïde Alix de Traînel dite de Venisy qui épouse André
de Brienne, seigneur de Ramerupt et de Venise.
Arbre généalogique des Traînel, seigneurs de Venizy [1]
En 1146, comme le
rapporte Hugues, Archevêque de Sens et Evêque d'Auxerre, Guérin de Venisy, avec
sa femme et ses fils, fait don à l'abbaye de Pontigny de tout ce qu'ils prétendent
à Boeurs et dans les bois de Saint-Etienne de Rigny.
Anseau 1er de
Traînel son fils, Garnier de Traînel et Hélisende de Montmirail ses parents, se
rendent en 1151 à Sens, en présence de Hugues l’Archevêque de Sens, de Louis
Roi de France et de plusieurs seigneurs, en vue d'abandonner à l’abbaye de
Pontigny tous leurs droits dans la forêt d’Othe, dans leur grange de Boeurs et
de Chailley. [2]
Blason de Garin de Traînel
« Fourrure en contre vair de couleur azur sur fond argent »
M. Mainard de Turny, seigneur de Turny et son épouse Isabelle sont cités dans plusieurs
documents à partir de 1148 :
• Donation
par Mainard de Turny à l’Abbaye Notre-Dame et Saint-Edme de Pontigny en l'an
1148 de Hugues, Archevêque de Sens, d'un cens de 32 sous et 7 deniers
qu'ils ont sur les vignes d'Autremont, vignes de Turny, avec la garde et la
justice de ce vignoble, ainsi que d'un droit d'usage pour eux et leurs bestiaux
dans les forêts d'Othe. [3]
Document original conservées aux
Archives départementales de l'Yonne
Transcription
: « Attestation d'Hugues, archevêque de
Sens, de la donation faite par Mainard de Turny et Isabelle son épouse, à
l'abbaye de Pontigny d'un cens de 32 sous et 7 deniers, qu'ils avaient sur les
vignes d'Autremont, vignes de Turny, avec la garde et la justice de ce
vignoble, ainsi que d'un droit d'usage pour eux et leurs bestiaux dans les
forêts d'Othe. Hugues archevêque de Sens, Mainard de Turny, Isabelle, cens
droit d'usage vignes d'Autremont 1148 ».
• Donation
par Mainard de Turny à l’Abbaye de Dilo en l'an 1153. L’Archevêque Hugues
atteste que Mainard de Turny a fait don à l’abbaye de Dilo, pour le repos de
l’âme de sa femme qui y est inhumée, de ce qu’il possède dans les aleux de Céant. Il rapporte la
donation que fait Mainard de ce qui lui appartient à Puiseaux, les hommes
exceptés, pour l’admission de ses filles au monastère de Fossemore dépendant
des religieux de Dilo. [4]
M. Mainard de Turny et M. Garin de
Traînel sont les seigneurs de Turny les plus anciens dont on retrouve les noms
cités dans les actes et archives.
[1] Cartulaire général de l'Yonne. Volume 1 publié par la Société des sciences historiques
et naturelles de l'Yonne, sous la direction de M. Maximilien Quantin - Éditeur : Perriquet et Rouillé
-Auxerre- 1854-1860 - Bibliothèque Nationale de France
[2]
Archives départementales Yonne - pièce n° H 1461-4
En savoir plus sur l'héraldique
En savoir plus sur l'héraldique
L'héraldique est la discipline qui recouvre tout ce qui se rapporte aux armoiries.
« Celles-ci
sont constituées de signes distinctifs, figures et couleurs, organisés pour
former un emblème qui sera durablement employé par une même personne, une même famille
ou un même groupe ».[1]
Elle
est dotée d'un vocabulaire spécifique et structuré par des règles et des
conventions. C'est une sorte de carte de visite illustrée qui situe la place
d'une personne au sein de la famille, ses origines, ses fonctions, ses valeurs.
Les premières armoiries véritables apparaissent vers 1130 puis deviennent codifiées
et héréditaires. Les croisades confortent l'héraldique. Les armoiries sont des
signes de reconnaissance dans les conflits de l'ère médiévale en Europe comme
en Terre Sainte. Les chevaliers, dont la tête est protégée par leur heaume (casque métallique couvrant tête
et visage) adoptent les figures qui ornent leur écu ou bouclier de combat. Les premiers traités relatifs à l'héraldique
datent du 14ème siècle. C'est alors que l'héraldique gagne les
non-combattants. Il s'étend à l'ensemble de la société. Ce droit est supprimé
par la Révolution, le droit aux armoiries étant considéré comme signe de féodalité.
Il est restauré par
un décret du 1er mars 1808, Napoléon les réservant à la noblesse
impériale qu'il a créée. De nos jours, tout français est libre de composer ses
armoiries, sous réserve de ne pas s'approprier un blason déjà utilisé par d'autres. Les armoiries
sont des marques de reconnaissance
accessoires du nom de famille auquel elles se rattachent. Juridiquement, elles
se définissent comme un nom dessiné et colorié et sont strictement privées.
Les animaux héraldiques
Pour orner des
armoiries, les animaux sont associés à des vertus, des qualités ou des défauts.
Le lion représente la vaillance, la force ; l'aigle symbolise la puissance souveraine ; le taureau représente la force ; l'ours symbolise le courage et la
force ; le serpent symbolise
l'énergie et la subtilité... Ils peuvent porter des accessoires comme une épée,
une couronne.
La flore héraldique
La flore est une source
d'inspiration inépuisable comme la rose symbole
du secret, le blé symbole de la
fécondité et de la capacité à nourrir, le
chêne symbole de l'autonomie et de la
liberté, le lis symbole de pureté, de souveraineté, fleur de la gloire.
Le corps humain
Si le corps humain est
rarement représenté, on reconnait les Maures
à la peau noire symbole de la victoire des croisés contre les sarrasins, une
main symbole de l'accueil et de la
bienveillance lorsqu'elle est ouverte et symbole du secret lorsqu'elle est fermée.
Les figures artificielles
Il s'agit des outils
fabriqués par l'homme comme la faucille,
la hache, l'épée symbole de la justice et de la parole divine.
Les figures les plus utilisées
Dans l'Europe médiévale,
quatre figures sont largement majoritaires en héraldique : le lion, symbole du courage, de la force, de la bravoure ; l'aigle, symbole de la souveraineté ; la
croix, symbole des valeurs, de la victoire et de la relation avec Dieu ; la
fleur de lis, symbole de pureté et de gloire.
Les fourrures héraldiques
Elles sont constituées
par l'hermine et le vair avec leurs variantes et sont
inspirées par les peaux dont les écus sont parfois recouverts.
Les couleurs
Les couleurs peuvent
être celles de métaux comme l'or, jaune représentant la couleur du
soleil, symbolisant le bien, l'honneur, la gloire ; l'argent, blanc couleur
de la lune, symbole de sagesse et de
richesse ou bien celles dites des émaux
: gueules de couleur rouge, symbole de la planète mars et du
désir de servir la patrie et de l'amour ; azur de couleur bleue qui
symbolise la planète jupiter, la fidélité, la persévérance et la loyauté ; sable de couleur noire rattachée à la
planète saturne et au diamant qui symbolise la tristesse et l'humilité ;
sinople de couleur verte, associée à
la planète vénus qui symbolise la liberté, la joie, la santé, l'espoir et
l'honneur ; pourpre de couleur
violet, liée à la planète mercure et à
la pierre l'améthyste, symbolisant la largesse et la souveraineté. Chacune des couleurs peut être
représentée par des rayures spécifiques. Ainsi la couleur azur est évoquée par des lignes horizontales alors que la couleur gueule l'est par des traits verticaux.
Les règles de composition
L'aspect des figures et
leur situation sont caractérisées par la position,
la situation et la disposition. La position concerne la
disposition des pièces sur l'écu.
Peuvent être représentées une pièce jusqu'à douze pièces. La situation concerne l'emplacement des
pièces sur l'écu, en chef ou en pointe. La disposition
est ce qui modifie l'aspect d'une pièce héraldique. L'écartelure réunit dans un seul écu les armoiries de plusieurs écus
qui sont combinées et hiérarchisées.
Le vocabulaire
Un écu se décrit de façon logique, point par point, du chef vers la pointe (de haut en bas), de dextre
vers senestre (de droite à gauche). On commence la description par le plan du
fond et on termine par ce qui est le plus prés de l'oeil du spectateur. Pour
les armoiries composées, on évoque la notion de quartiers. On va retrouver des mots particuliers comme gonfanon qui signifie une
sorte de bannière de procession à trois fanons arrondis, brochant lorsqu'une figure passe sur une autre figure, fasce qui est une pièce délimitée par deux lignes horizontales.
L'enseignement
Les
armoiries parlent, enseignent, délivrent un message à ceux qui savent les
observer. Nous allons évoquer les blasons et armoiries des seigneurs de Turny.
L'imagerie et le descriptif vous sont présentés. Nous laissons à votre
imagination la liberté de l'interprétation.
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