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La saga des baignoires Jacob-Delafon



Maurice DELAFON, co-fondateur de l’entreprise JACOB-DELAFON, est l’oncle de Madeleine Odile Delafon. La saga d’une création d’entreprise et d’un homme  est difficile à raconter. C’est un beau challenge susceptible d’intéresser ses descendants. Je me lance.

Maurice Jean Alfred Delafon est un bel homme, comme en témoigne son portait. 

Maurice Jean Alfred Delafon



Il est né à Paris le 29 décembre 1856 chez ses parents, 21 rue Bouribourg dans le 4ème arrondissement à Paris.  Son père Alfred Emile Jean DELAFON, né à Orléans est négociant horloger et sa mère, Eulalie Linet est née à Paris. Maurice fait ses études au Lycée Charlemagne à Paris et devient bachelier en 1875.

Le 20 octobre 1880, Maurice a 24 ans et son père Jean Émile Alfred crée la société « Thibault, Delafon & Cie », « laquelle aura pour objet, la vente et s'il le faut la fabrication des ciments de toutes espèces et provenances, chaux, plâtres, briques, pierre à bâtir et en général de tous les matériaux employés dans la construction. ».

Cette société a pour actionnaire, outre Jean Émile Alfred Delafon, deux de ses fils Maurice et Philippe et Émile Thibault, négociant quai de Valmy. Les statuts de la société prévoient que les deux fils prendront progressivement des responsabilités et que leur père leur cédera ses parts.

Le 25 juillet 1883, à 26 ans, il épouse Julie, Joseph, dite Hélène Lefèvre, âgée de 22 ans fille d’un marchand de bois. Parmi ses témoins de mariage il est un certain Jules Etienne Aristide JACOB, industriel et frère de celui qui deviendra son futur associé. En 1884, Philippe et son père quittent la société. Maurice reste donc le seul associé d’Émile Thibault.

En 1889, anticipant le développement de l’hygiène et d’hydrothérapie dans les foyers les plus aisés, il s’associe avec Emile Pierre Léon JACOB, le frère de son témoin de mariage, originaire de Saône-et-Loire en Bourgogne qui dirige la Compagnie des Grès Français de Pouilly sur Saône. Cette société a pour objet la fabrication et le commerce des produits céramiques en grès vernissé et émaillé qui sont livrés par bateaux dans un entrepôt quai de la Rapée que dirige Maurice Delafon. 


Une baignoire Jacob-Delafon en 1900


Les deux entrepreneurs anticipent la nouvelle tendance hygiéniste de la Belle Epoque, qui exige que les foyers soient équipés de sanitaires. La Société en commandite par actions Jacob, Delafon et Cie fabricant de baignoires qui a pris  la suite de la société E. Jacob et Cie débute la fabrication de baignoires en grès émaillé s’écoulent rapidement dans toute la France.







Le succès oblige à de nouveaux efforts pour compléter l'outillage des usines, aborder de nouvelles fabrications et créer, en un mot, une puissante société capable de lutter contre les entreprises étrangères. Maurice Delafon assume, au siège social, la responsabilité des opérations de gestion et de commerce, ainsi que la direction des ateliers de robinetterie.


Siège social de l'entreprise Jacob-Delafon en 1908 (CPA)



La croissance de l’entreprise amène Jacob et Delafon à construire une nouvelle usine à Damparis (Jura) pour fabriquer les produits dans une nouvelle matière, plus résistante et esthétique, le granit-porcelaine. En effet ce secteur possède une matière unique, le marbre de Belvoye, un calcaire graveleux à mollusques de couleur beige rosé. Cette innovation va offrir à l’entreprise une renommée internationale. La consécration arrive à l'Exposition Universelle de Paris de 1900, lorsque Jacob et Delafon obtinrent un Grand Prix et trois Médailles d'Or en récompense de leurs efforts pour avoir fait émerger une industrie française du sanitaire.

Publicité Jacob-Delafon 



Maurice Delafon va occuper de nombreuses fonctions qui lui valent d'être nommé Chevalier de la Légion d'Honneur (décret du 7 juillet 1896), puis d'être promu Officier de la Légion d'Honneur sur la proposition du Ministre de l'Hygiène (décret du 30 novembre 1923) pour avoir été le "Créateur et promoteur de l'industrie sanitaire française" et avoir "pris une part très importante à l'exposition internationale d'Hygiène de Strasbourg de 1923".

Il décède le 19 janvier 1933 à 76 ans et est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris. 

En 1938, l'entreprise Jacob, Delafon et Cie est fusionnée avec la Société générale de fonderie. Cette fusion lui permettra d’avoir de nouveaux capitaux et poursuivre son développement. En 1986 l’entreprise est rachetée par le groupe Kohler, leader sur le marché du sanitaire aux USA. Depuis Jacob-Delafon reste une marque phare du groupe et redevenue incontournable sur le marché européen. Son siège social est à Saint-Denis.




Logo actuel de Jacob Delafon 2015








Louis Ernest Frochot, Ferblantier





Louis Ernest FROCHOT

Louis Ernest FROCHOT, mon ancêtre par alliance, est né le 4 juillet 1877 à Grancey-le-Château en Côte d'or en Bourgogne. Son père François FROCHOT, né le 21 janvier 1841 à Selongey en Côte d'or, exerce le métier de FERBLANTIER. Sa mère Jeanne Marie CAILLET est née le 26 mai 1842 dans le même village.

Acte de naissance de Louis Ernest FROCHOT 1877


Le FERBLANTIER est celui qui fabrique ou qui vend des outils ou ustensiles en fer blanc comme des casseroles, bassines, lanternes... C'est une appellation qui proviendrait de fer-blanc c'est à dire un acier recouvert d'une fine couche d'étain.

Louis suit les traces de son père. Après un apprentissage dans un tour de France, il demeure à Chailley avec sa mère, où il travaille comme Ferblantier, son père étant décédé.  Il se marie à 24 ans, le 9 juillet 1901 à Chailley avec Rose Marie Victoire GABUET, 22 ans,  née le  2 mai 1879 à Chailley où elle demeure avec ses parents, Georges GABUET, Boulanger et Marie Sidonie VIE.

Il s'installe définitivement dans ce village de l'Yonne, Chailley avec sa famille, son fils Henri, l'aîné, né en 1904 à Chailley qui prendra sa succession et ses filles Suzanne et Germaine.

Trés entreprenant, il installe un beau magasin à son nom, 57 grande rue, dont il nous reste un cliché de 1930.


Magasin Louis FROCHOT à Chailley - Yonne 1930


En 1913, la Mairie lui confie la fabrication du beffroi municipal en zing qui orne toujours l'hôtel de ville.  Il a reçu la cloche commandée à un Maitre horloger du Jura en vue sonner l'heure de la République en lieu et place de l'église.

Le beffroi en zing de la Mairie de Chailley fabriqué par  Louis FROCHOT

Son affaire se développe. Il imprime du papier à son entête.
 
Papier à entête de l'entreprise Louis FROCHOT en 1935

Il fabrique des pompes à eau, des cuves, et vend aussi des articles de ménage en éclairage, chauffage, et même des machines à laver...


Pompe électrique de Louis Frochot avec son fils Henri







Cuve d'eau réalisée par Louis Frochot

Louis FROCHOT a réussi et la famille est relativement aisée, en témoigne la photo de la cour de sa maison avec ses 3 enfants.

Louis Frochot en famille

En 1938, il installe le téléphone qui porte le numéro 5  et possède une belle Renault 6 CV, de type NN, voiture qui lui fut prise par les Allemands le 17 juin 1940, est-il noté sur son récépissé de déclaration des automobiles.


 
Certificat véhicule en 1938 Renault 6 CV NN



Renault NN 1930



Son fils Henri, né en 1903, continuera à fabriquer à la main girouettes, marquises, gouttières, réservoirs de récupération d'eau. Il deviendra ferblantier lui aussi puis plombier et reprendra le magasin de son père. Il ferme le magasin à sa retraite car les villes attirent les clients. Il transmet la clientèle à son fils Etienne FROCHOT, mon oncle, qui exerce toute sa vie comme un plombier de qualité et reconnu dans le même village.

Louis fait partie d'une véritable "dynastie" de 4 générations de Ferblantiers-plombiers.

J'ai beaucoup de respect pour ces savoirs et savoirs-faire transmis de générations en générations. J'ai la fierté de rendre honneur à Louis FROCHOT.



Sources
Archives personnelles de Etienne FROCHOT, son petit-fils
Etat civil de Côte d'or
Etat civil de l'Yonne









Ma mère avait la vocation d'Institutrice




Institutrice, la vocation de ma mère

Arlette Bourgoin, ma mère à 18 ans (1953)

Ma mère, Arlette BOURGOIN, a toujours rêvée d’être Institutrice. Née en 1935 dans un petit village de l’Yonne en Bourgogne,  elle est une bonne élève. Enfant, elle rassemble tous ses cousins pour jouer à la maîtresse et elle a déjà une autorité naturelle. C’est tout naturellement qu’elle poursuit ses études au cours complémentaire d’Auxerre et qu’elle se présente, à la fin de la troisième,  au concours d’entrée et réussir son intégration à l’école normale d’Auxerre.

Elle intègre la promotion de l’école normale de 1951 à 1955. La devise en est « l’ardeur fera notre réussite ». C’est le passage obligé pour devenir Institutrice.

Les écoles normales  sont construites comme des « châteaux du savoir » avec des bâtiments solides, une cour, un parc. La discipline est rigoureuse. Entrer dans une école normale s’apparente à une entrée dans les « ordres ».    


Ecole normale d'institutrice d'Auxerre en 1950

C’est l’internat. Une école rigide. Des cours stricts. Un uniforme.  Le jeudi après midi, les normaliennes ont le droit de sortir en ville, rangée en rang et encadrées par leurs surveillantes ; Pas question de croiser le regard d’un garçon.

L’école normale veut donner le même bagage culturel et pédagogique aux instituteurs pour que les enfants aient tous le droit à la même éducation. Cette unification, cette « normalisation » permet à tous les élèves de bénéficier des mêmes chances.
Charles Péguy en 1890 décrit ces instituteurs comme les « hussards noirs de la république ».

Les normaliennes vivent dans un quotidien austère. Il en est presque militaire. Promenade surveillée le jeudi après midi,  et sortie libre uniquement le dimanche. L’école normale d’Auxerre de filles est dirigée par Mme Santucci. Avec son comportement d’abbesse, elle fait en sorte que son établissement ressemble à un monastère laïque. Tenue de rigueur à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. Toute jupe trop courte est prohibée. Les sorties des normaliennes dans les rues d’Auxerre, en rangs bien ordonnés, sont accompagnées et surveillées par leur professeur. Recommandation est faite de ne pas regarder les normaliens si on les croise et de baisser les yeux.

L’emploi du temps d’une élève normalienne est celui ci : lever à 6h, étude pendant une heure, petit déjeuner et ménage jusqu’à 8h. Cours de 8h à 12h, déjeuner, récréation. Cours de 14h à 17h, goûter avec études de 17h à 19h, diner puis étude du soir de 20h à 21h. Les principales matières enseignées sont les lettres avec la grammaire, l’orthographe, la connaissance en littérature, les rédactions et compositions; L’histoire et la géographie; les sciences avec les mathématiques, l’arithmétique et la géométrie; Le dessin et la musique; Le sport; La pédagogie, avec l’éducation à l’hygiène et à l’économie domestique. Les élèves Maîtres passent un examen chaque trimestre qui donne lieu à un classement dans chaque promotion.

Après 21h,  les normaliennes s'installent pour leur nuit dans leurs grands dortoirs.  Les lits sont serrés, peu d'intimité est autorisée, le calme requis et le chauffage est assuré par des poêles au charbon comme dans les classes de cette époque. Cela n'empêche pas nos normaliennes d'Auxerre se prendre en photo en cachette dans le dortoir. De ces photos volées, de ces moments de joie, ma mère en a toujours gardé la trace. 

Dortoir de l'école normale d'Auxerre en 1952



L' école normale d’Institutrice est strictement séparée de l’école normale de garçons. Il faut donc des trésors d’ingéniosité pour que futurs instituteurs et institutrices se rencontrent. Le premier mai était organisé une rencontre dans la campagne environnante pour un pique nique. En mai 1952, la promotion 1950-1954 des garçons rencontre celle des filles 1951-1955 à laquelle appartient Arlette. C’est alors que mes parents se rencontrent pour la première fois.

A la fin de leurs études, le précieux Certificat d’aptitude pédagogique leur est délivré par l’Inspecteur d’Académie qui leur donne le droit d’enseigner dans les écoles primaires.

Le 7 juillet 1953, Arlette devient titulaire du baccalauréat de l’enseignement secondaire Première Partie série Moderne devant la faculté des sciences de l’université de Dijon. L’année suivante en 1954 elle obtient le baccalauréat sciences expérimentales.

Le 30 décembre 1955, l’inspecteur d’Académie de Dijon, en résidence à Auxerre, lui délivre le Certificat d’aptitude pédagogique à l’enseignement dans les écoles primaires.


Certificat d'aptitude pédagogique 1955



C’est donc en octobre 1955, qu’Arlette débute enfin son métier d’Institutrice.  Elle est affectée, pour son premier poste à l’école primaire de Festigny dans l’Yonne. Elle a 20 ans. D’abord stagiaire, elle devient titulaire le 01 janvier 1956.

Mon père Jean Battut est nommé à Clamecy dans la Nièvre qui n’est distant que de 15 kilomètres ce qui leur permet de se retrouver les jeudis et dimanche. Ma mère conduit sa vespa et retourne à son école le soir avec le même véhicule. En avril 1955, ils se marient et obtiennent un poste double à l’école primaire de Courcelles dans la Nièvre.


Mes parents en Vespa -1955


A partir de septembre 1956, Jean et Arlette Battut exercent à l’école de Courcelles, dans la Nièvre. Le village rural est situé à 13 km de Clamecy. Le bourg est édifié sur les dernières pentes du coteau. L’habitat est dispersé et se sépare entre le bourg et le hameau de Chivres . L’école est bâtie entre les deux villages et regroupe 42 élèves et 2 classes : celle des grands dédiée à mon père et celle des petits affectée à ma mère.

Arlette et Jean, jeunes Instituteurs  dans la cour de l'école de Courcelles en 1955


En décembre 1956, je vais naître dans cette région isolée du Nivernais. J'aime bien dire que je suis née dans une école. Je reste fidèle à cette école laïque, lieu de connaissance et d’émancipation. Tirer le meilleur de tous et des plus faibles. Donner à chacun sa chance. Porter les valeurs de la République. Je rends hommage à mes parents et ces fameux hussards de la république qui ont permis à tous l’accès à l’école, avant que les transports en commun permettent les regroupements dans les villes.

Je termine cette évocation de l’Institutrice rurale de cette époque en vous livrant le témoignage affectueux d’une ancienne élève de ma mère qui me l’a adressé par mail, peu après son décès. Croyez vous que de nos jours une ancienne élève, 50 ans après, témoignerait ainsi de son ancienne Institutrice ?

Témoignage d’une ancienne élève d’Arlette – mail de 2010 -
« Je suis une ancienne élève" des Battut" ! Votre maman m'a appris à lire avec "Poucet et son ami l'écureuil" !! 7 mois avant j'arrivais de mon Italie natale et cette découverte a été un grand bonheur ! Je me souviens de votre naissance qui intriguait beaucoup les petits que nous étions, nous avions la consigne de ne pas faire de bruit à la récréation pour ne pas vous réveiller et un jour votre maman a ouvert le rideau de la chambre qui donnait sur la cour pour que nous puissions vous admirer , que de souvenirs datant de plus d'un demi-siècle!! Je garde cette  image  de votre maman , jolie ( très) les yeux bleus et très douce , elle savait mettre en valeur chacun de nous; par exemple Félicité  qui arrivait d'Espagne , elle était plus âgée que les autres enfants de la classe , avait des difficultés à se mettre à niveau mais  votre maman lui mettait toujours un" bon point " pour la frise qu'elle dessinait dans ses cahiers , et moi, eh bien,  je trouvais ça injuste car elle ne savait pas bien lire !! Mon amie Martine qui était dans la même classe que moi  a connu votre maman ensuite comme enseignante et la retrouvait lors de réunions pédagogiques , elle m'en a parlé avec chaleur . C'était l'heureux temps des écoles de campagnes »
Liliane Perret, ancienne élève d’Arlette Battut née Bourgoin.


Sources
Collection personnelle photographies et cartes postales
Témoignages



Les nourrices à Turny en 1787

#ChallengeAZ

Il est  surprenant de constater que, dans les registres de décès de mon village de Turny dans l'Yonne, le nombre d'enfants décédés jeunes et placés en Nourrice est très nombreux.

Des artisans ou de marchands de la capitale placent leur bébé à la campagne.

Je ne connais pas la raison de ces placements : manque de place dans l'habitation, horaires difficiles du travail, souhait de donner une bonne alimentation à leur enfant, placement dans une campagne saine et verdoyante ? ...

J'imagine plusieurs raisons, mais je ne sais laquelle privilégier.

Les nourrices de Turny, hameau de 500 habitants situé dans l'Yonne en Bourgogne, a accueilli de nombreux enfants de Paris. Combien ? Nous ne saurons sans doute jamais car seuls sont recensés ceux qui sont décédés dans la commune.
                                                       
Au 18ème siècle,  un grand nombre d' enfants sont malheureusement morts en bas âge. La mortalité infantile est très importante puisqu'un enfant sur quatre meurt avant d'atteindre l'âge d'1 an.

Le Curé de Turny a noté de façon méthodique les noms, les métiers des parents, ainsi que le nom des nourrices.

Pour exemple, j'ai choisi l'acte de décès intitulé "Mortuaire d'enfant de Paris " daté du 5 octobre 1787


Acte état civil Mortuaire d'enfant de Paris à Turny en 1787

Je déchiffre, malgré mes difficultés dans la lecture de certains actes,  les termes suivants :

" Le jour du 5 octobre 1787 a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse par moi Curé soussigné, le corps de Jean Jacques fils de François  Verrineur et de Marguerite Prévôt ses père et mère demeurant à Paris rue de la Roquette faubourg saint Antoine Maison du Marchand de vin ... confié aux soins de Marie Anne Dubois femme de feu Pierre Dubois, nourrice ... âgé de 5 mois et demi environ. L'inhumation s'est faite en présence de sa nourrice qui a déclaré savoir signer et d'Edme Augustin Beau étudiant qui a signé avec nous. "

Je constate que les parents ne sont pas présents à l'inhumation. Le placement est-il une sorte d'abandon, n'ont-ils pas les moyens financiers de se rendre sur place, ou  n'ont-ils été informés que plus tard ? Je ne peux faire que des suppositions.

Notre petit Jean Jacques, mort à 5 mois, n'est pas le seul nourrisson placé à la campagne à cette époque.

Paul Vasseur, dans son ouvrage Protection de l'enfance du 4° au 20° siècle,  rapporte que en 1780 sur 21 000 enfants qui naissent annuellement à Paris, 19 000 sont envoyés en nourrice. Si ces chiffres sont vérifiés, c'est un véritable phénomène de société.

C'est ainsi qu'une économie locale en Bourgogne, se développe :  celle des nourrices "sur place" qui nourrissent de leur lait les bébés et élèvent les enfants de la ville parfois pendant plusieurs années. Ces nourrices apportent un complément de revenu à la famille. Ce "travail" c'est aussi celui des recruteurs appelés "meneurs" qui  convoient les nourrissons dans leurs allers et retours, apportent des nouvelles des enfants aux parents.

Pour tenter de moraliser et réglementer cette activité, en 1781, le code des nourrices est publié.









 






Jules GOULVIN Maréchal-Ferrant


Mon voisin et ami Régis GOULVIN vient me voir avec des registres comptables de son grand-père qui était Maréchal-Ferrand dans le village du Fays. Il me raconte ses souvenirs d'enfant et aimerait en savoir plus sur sa famille. 

Livres de compte des GOULVIN-GOBRY, Maréchal-Ferrand au Fays

Jules Léon GOULVIN est l’arrière-grand-père de Régis.  Il sait qu'il est né à Coulours.
Me voici partie à la recherche des actes numérisés et je trouve un Jules GOULVIN,  né le 18 mars 1875 à Coulours. Il est indiqué que son père Pierre GOULVIN est déjà Maréchal à Coulours.  
Acte de naissance de Jules Goulvin à Coulours 89




J'ai de la chance car sur l'acte de naissance est mentionné la date de son mariage le 25 avril 1900, avec Hortense Gobry née en 1879 à Turny.


Voici son acte de mariage


Acte de mariage Jules Goulvin et Hortense Gobry à Turny Yonne


Une photo de son mariage est prise en 1920, devant la maison familiale située Grande rue au Fays (actuelle rue des puits) m'est confiée par son petit-fils Régis qui s'est plongé dans tous ses cartons,  motivé par ces premières recherches. C'est une bien belle découverte que cette jolie photo de famille. Elle est en très bon état et tous les participants se présentent sous leur meilleur jour. Incroyable cette photo est prise devant la maison familiale que Régis habite aujourd'hui. Quelques larmes sont vite essuyées de ses yeux quand il m'apporte cette relique.

Photo de Mariage GOULVIN-GOBRY 1920


Jules GOULVIN
Hortense GOBRY

Je découvre les visages des grands-parents et arrières grand-parents de Régis et mes recherches prennent chair.

J'ai trouvé trace, dans le recensement de 1911 du hameau, le nom de Désiré GOBRY, Maréchal. Jules va donc s'installer au Fays où il exercera son métier avec son beau-père. Régis se souvient que sa fonction principale est de ferrer les chevaux. Il prépare aussi le ferrage des roues des charrettes et fabrique des outils en métal sur sa forge. Le père d’Hortense, Désiré GOBRY est donc lui aussi maréchal-ferrant domicilié au Fays, comme le confirme cet extrait de papier journal tiré des archives de Régis. 


M. GOBRY exerce également le métier de Taillandier comme l’indique une lettre qui est adressée avec une facture de son fournisseur en date de 1910. 


Le Taillandier est un forgeron spécialisé dans la confection des outils tranchants consistant à fabriquer des ciseaux, cisailles, haches...

Livre de comptes 1905...Belle écriture

Comme quoi, les cartons rangés dans les greniers, les caves, les granges recèlent des trésors de famille ! Et des émotions oubliées qui ressurgissent !





Les soldats de Turny dans la Grande Guerre

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