L'amour dans les ruines en 1918 ou le mystère d'une photo

La cousine germaine de ma mère m'a confié des photos et des documents concernant son grand-père Charles Eugène TEILLAS, né le 24 février 1891 à Valence (Drôme), Capitaine du 279e Régiment d'Infanterie et mort au combat  à Révillon en Picardie le 1e octobre 1918.

J'ai remarqué en particulier cette photo datée du 1e septembre 1918 portant la mention manuscrite "L'amour dans les ruines...".
L'amour dans les ruines 1918
Dos de la carte - Poème d'amour

Au dos de cette carte est rédigé ce joli poème :

Que signifie cette belle allure
De cette jolie femme et de ce capitaine ?
Ce n'est pas étonnant que la guerre dure !
Nos soldats ne font que fredaines...
Où diable l'amour va-t-il se nicher ?
Jusque dans ces pauvres demeures
Où le boche vient seulement de passer,
L'amour le suit à quelques heures...
En effet, c'est là que (illisible) et sa mie
Vivent un peu de leur amour,
Ce fut du cher bonheur en cette vie
Si semée de malheureux jours...

Signature Capitaine commandant la 14e compagnie du 279e Infanterie



La cousine m'a assuré que la photographie représentait Charles Eugène TEILLAS et  Fernande DEMEAUX son épouse.
Capitaine Charles Eugène TEILLAS

Toutefois, je m'interroge. Les épouses des militaires sur le front, pouvaient-elles se rendre dans des tranchées ? Est-ce vraisemblable que ce soit bien la photo de ses grands-parents ? Il est vrai que le capitaine lui ressemble (voir photo ci-dessus) . N'est-ce pas plutôt une carte postale ? Elle ne serait qu'une évocation de leur amour et non la photographie de ses ancêtres ? Où est la vérité historique ?
J'ai besoin des lumières des spécialistes de la Grande Guerre pour y voir plus clair.
Merci de votre aide.

9 commentaires:

Unknown a dit…

Bonsoir,
Je pense qu'il s'agit bien de Charles Eugène TEILLAS sur la photographie dans les ruines, d'une part du fait de la ressemblance physique, mais également à cause de l'uniforme.
En comparant les deux photographies, les deux uniformes paraissent en effet identiques : même numéro de régiment inscrit (le 279e), mêmes médailles.
Quant aux circonstances de cette photo, c'est plus mystérieux.
J'espère que vous pourrez éclaircir ce mystère :-)
Bonnes recherches,
Elise

Odile a dit…

Bonjour,
Je découvre tout juste votre twitt (j'ai beaucoup de mal avec twitter, sur lequel je me suis inscrite pour le challenge de généalogie, mais que je boude depuis !) et que nous avons des ancêtres communs. Je prendrai le temps de parcourir votre blog.
Pour la photo, pourquoi ne pas poser la question sur le site "http://www.histoire-genealogie.com/", les lecteurs font souvent des miracles. Mais le poème est troublant, en effet, et la vue assez surprenante en ces circonstances.
Quoi qu'il en soit, les photos transmises par la famille, quand elles existent (ce qui est peu le cas dans ma propre famille) sont un réel trésor.
A bientôt. Odile (ancêtres à Cerisiers, Champlost, Villechétive, mais aussi Courgis, pour ce qui est de l'Yonne.

vero battut a dit…

Bonjour Elise,
Merci de votre commentaire. Je pense aussi que Charles Eugène est bien celui qui est sur la photo "l'amour dans les ruines" car il ressemble vraiment à sa photo en uniforme. Je ne dispose pas de photo de son épouse à la même époque pour confirmer qu'il s'agit bien d'elle. Toutefois il me semble étonnant qu'ils aient pu se faire photographier sur le Front, en tirer une carte postale. J'aimerais savoir si c'était habituel ? Donc je poursuis mes recherches et je vous dis à bientôt avec la réponse, j'espère.
A bientôt.
Véronique

vero battut a dit…

Bonjour Odile,
Contente d'avoir établi le contact avec une voisine et peut-être une cousine !. J'ai saisi ma recherche sur la famille Godard à Cerisiers à l'aide du logiciel Hérédis, mais je veux la compléter avant de la basculer sur généanet. J'ai des ancêtres aussi à Champlost. Mon arbre va donc s'étoffer de de côté. Je vous infirme dès que j'aurais procédé aux vérifications et que j'aurais basculé mes dernières recherches.
Pour ce qui concerne la photo, je vais aller sur le site que je connais mais je ne pensais pas pouvoir y formuler une demande. Je vais essayer et je vous tiens informée si j'ai une réponse à ma question.
J'ai des d'archives sur Charles Eugène Teillas et je compte rédiger une synthèse qui sera publiée sur mon blog. Sa petite fille est prête à remettre ces archives qu'elle m'a confié, si cela est utile. A voir.
A bientôt. Très Amicalement.
Véronique

HélèneSoula a dit…

Bonjour,

on lit au bas de cette page http://femmes1914-1918.blogspot.fr que les femmes pouvaient rendre visite aux soldats sur le front (ou bien s'agit-il seulement des marraines de guerre ? la formulation est un peu ambiguë).

Je n'avais jamais vu une telle photo en tout cas, merci pour cette découverte.

vero battut a dit…

Bonjour,
Merci de votre aide. J'ai lu avec attention le contenu du site. Est évoquée la présence des femmes dans la grande guerre. Mais rien sur les épouses des soldats. Je ne pense pas qu'elle était marraine de guerre ??? et en tous cas elle n'était pas infirmière mais couturière après le décès de son mari. Donc je continue ma recherche sur les éventuelles visites des épouses aux soldats sur le Front. Le mysrtère reste encore à élucider !
Véronique

Unknown a dit…

Bonjour,

Bien sûr que certaines épouses ont pu rejoindre leur mari dans les tranchées (surtout les épouses d'officiers, je pense ...) de manière déclarée ou plus ou moins rocambolesque comme Jean-Pol DUMONT LE DOUAREC l'a relaté dans son livre ARMANDINE.
http://www.genealogie22.org/fr/Armandine-Lettres-d-Amour-de-Binic.html

Bien cordialement,
Michel

vero battut a dit…

Bonjour,
Merci de votre commentaire. il est effectivement vraisemblable que en tant qu'épouse de capitaine, on peut supposer que Fernande Demeaux a été autorisée à se rendre sur le lieu de garnison de son époux. Ca a du être un moment exceptionnel puisqu'elle a transmis la photo aux générations suivantes qui l'ont conservé comme un bien précieux.
A bientôt
Véronique

vero battut a dit…

Confirmation : la photo "l'amour dans les ruines" est bien celle de Charles Eugène TEILLAS. Vos commentaires m'ont apporté les informations nécessaires. Effectivement, les épouses d'officiers pouvaient se rendre auprès de leur époux, dans leur lieu de garnison. De plus j'ai pu retrouver la photo de Fernande et c'est bien elle. Elle a gardé cette photo, qui aurait été prise dans un village à proximité du front, d'après les souvenirs de sa petite fille . Un mois après, Charles Eugène a été tué au combat . D'où l'importance de cette relique. Merci à tous.

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